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Our view expressed in Les Coops de l'information

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Municipal elections 2025

As part of the 2025 municipal elections in Quebec, we have the privilege of expressing our views in the newspapers of the group Les Coops de l'information through opinion letters written by our senior advisor, Alexandre Cusson. Please note that the letters of opinion are entirely in French.

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Quand l’intérêt individuel supplante l’intérêt collectif

La semaine dernière, je déplorais qu’on s’intéresse trop peu à la politique municipale, celle qui touche au plus grand nombre de facettes de notre vie quotidienne.

Au cours des dernières années, pour entendre notre point de vue, les municipalités ont mis en place divers moyens de participation publique pour mesurer l’acceptabilité sociale des projets. C’est important de le faire et de parfaire nos pratiques, même si, parfois, le niveau de participation déçoit.

Je suis impressionné par ce que nos villes ont réalisé à ce chapitre en peu de temps : plateformes numériques, assemblées citoyennes, offices de participation publique, budgets participatifs, etc. Il se fait un travail remarquable qu’on souligne peu.

Cependant, ce travail est terni par un phénomène trop fréquent, le syndrome du « pas dans ma cour » (ou en anglais NIMBY pour « Not In My Backyard »).

Curieusement, quand on se sent touché dans notre confort, notre routine ou nos petites habitudes, la fibre politique municipale se met à vibrer à grande intensité.

C’est là qu’on laisse nos intérêts personnels primer sur les besoins collectifs.

Un cauchemar pour nos élus.

Et on peut aller loin.

Même si on s’agite devant la crise du logement et la hausse du prix des loyers, on s’oppose à des projets de construction de logements sociaux près de chez nous.

On est convaincus de l’importance de s’occuper de nos jeunes. On se désole du temps passé par nos enfants dans les autobus scolaires. Mais, pas besoin d’école à proximité. En effet, nos enfants ont complété leurs études, alors pourquoi une école de marcheurs serait-elle construite dans notre quartier?

La sécurité dans nos rues est primordiale. On signe des pétitions pour l’ajout de ralentisseurs… mais on fait des pieds et des mains pour que ce ne soit pas devant notre maison… c’est épuisant après tout d’entendre le cycle des décélérations - accélérations des voitures!

On valorise le sport et son impact sur le développement de nos jeunes. Pourtant, tout récemment, on a forcé un référendum à Québec pour s’opposer à un règlement qui aurait permis l’animation lors de joutes de football sur le terrain d’une école. On ne demande même plus le silence complet dans les bibliothèques!

Les changements climatiques commandent des actions. Nous devons préserver notre environnement. Malgré cela, on critique la municipalité qui réduit la fréquence de la collecte des ordures pour favoriser un tri plus efficace des matières résiduelles. Ensuite, on se scandalise qu’il faille agrandir les sites d’enfouissement.

On est heureux de construire sa résidence dans un nouveau quartier dont l’aménagement a nécessité un déboisement important. Une fois bien installés, on déchire sa chemise parce que ce serait un scandale d’en couper davantage pour que d’autres personnes puissent s’installer à proximité.

Un dernier exemple… On achète une maison à côté d’un aéroport et, à peine installés, on sort les affiches pour dénoncer le bruit des avions qui décollent et atterrissent.

Parole d’ancien maire : l’argument massue des adeptes du « pas dans ma cour » est souvent le même, peu importe le dossier : « ma résidence va perdre de la valeur ». Pourtant, les cas où cela a été vérifié sont plutôt rares…

Ainsi, il ne faut pas se surprendre que des promoteurs abandonnent. Découragés par ce qu’ils entendent, par les délais qui en découlent ou simplement par l’hésitation des élus qui ne savent plus sur quel pied danser.

Nos élus municipaux doivent composer avec cette dichotomie à tous les jours.

Ce n’est pas de tout repos.

La transformation de Postes Canada

Je ne peux pas compléter cette chronique sans vous parler de la place que DEVRA occuper le monde municipal dans la réforme de Postes Canada.

On parle d’instaurer des boîtes postales communautaires pour le quart de la population qui reçoit toujours son courrier à domicile. Excellent.

Cependant, Postes Canada n’a jamais été reconnue pour la considération accordée aux villes dans ses processus.

Entendez-moi bien, l’installation des boîtes communautaires devra absolument se faire en concertation avec les municipalités.

Tout particulièrement leur emplacement.

Ma crainte… que Postes Canada règne en roi et maître dans ce dossier.

Ce pourrait être désastreux.

D’abord, pour une question de sécurité. Ces boîtes ont un impact sur la circulation. Arrêts, stationnements, déplacement jusqu’à la boîte, etc. On se dépêche, on va vite, on ne regarde pas. Danger. Et les experts en gestion de la circulation, ils ne sont pas à Postes Canada.

Il y a aussi une question de gestion de paysage! Oui, oui, la gestion du paysage. Les équipes municipales ne ménagent pas les efforts pour que nos villes soient belles. Ne laissons pas Postes Canada défigurer nos parcs, nos panoramas, nos centres-villes! Comme le disait Claude Ruel en 1969… « Y’en aura pas de facile! »

October 2, 2025

La politique municipale: si près et si loin à la fois…

Bibliothèque, aréna, eau, développement économique, culture, vie communautaire, logement, sécurité publique, parcs, déneigement, égouts, entretien des rues, sécurité incendie, aménagement, urbanisme…

Qu’ont en commun ces volets de votre vie quotidienne?

Vous l’aurez deviné, ils relèvent tous de notre conseil municipal. De nos élus municipaux.

En fait, c’est une énumération assez large, mais incomplète, de ce qui forge votre milieu de vie, l’agrémente ou, parfois, le complexifie!

La politique municipale, c’est notre quotidien, c’est celle qui influence le plus de facettes de nos vies. Pourtant, c’est celle à laquelle on s’intéresse le moins… En 2021, le taux de participation a diminué à 38,7 %. Il avait été de 44,8 % en 2017. Nous étions en période pandémique, certes, mais cela n’explique pas tout. C’est inquiétant.

Si cette tendance se confirme cet automne, il faudra assurément se poser de sérieuses questions. Et vite.

Dans les faits, la politique municipale, c’est la gestion de notre milieu de vie. C’est aussi simple que cela. Alors, il faut s’y intéresser. Maintenant.

À la liste citée précédemment, j’aurais pu ajouter «toute autre tâche connexe» comme on retrouve dans les descriptions de tâches de nos organisations. Les responsabilités des élus municipaux ont tendance à s’élargir à vue d’œil.

On l’entend à répétition, certains diront que c’est un concept usé; pourtant, il n’a jamais été aussi pertinent. La politique municipale en est une de proximité. Notre sécurité, nos loisirs, nos déplacements, notre habitation, nos activités culturelles et sportives… et je pourrais continuer, aboutissent systématiquement sur la table de nos conseils municipaux.

Depuis 15 ans

Je baigne dans le monde municipal depuis près de 15 ans. Comme élu d’abord et, maintenant, à titre de consultant, j’y rencontre des gens dévoués. Des femmes et des hommes à qui on en demande toujours plus, sans nécessairement les outiller davantage.

Au cours des prochaines semaines, je vous offrirai mes réflexions sur ce qui devrait susciter notre intérêt dans le cadre de cette élection: la fiscalité municipale, les grands défis de l’heure que sont l’habitation, les changements climatiques, le transport collectif, le climat ambiant et bien d’autres.

Je n’ai qu’un seul objectif: vous intéresser suffisamment à ces élections pour vous convaincre d’aller voter pour celles et ceux qui deviendront en quelque sorte vos porte-parole.

Oui, oui, vos porte-parole.

En effet, dans un contexte budgétaire difficile à tous les paliers, les gouvernements fédéral et provincial doivent faire des choix. Qui peut mettre de la pression au nom des citoyennes et des citoyens concernés?

Vos élus municipaux.

Leur unique préoccupation est d’améliorer votre qualité de vie et s’assurer que leur municipalité demeure attrayante et propose des services efficaces et pertinents… même quand ils ne relèvent pas d’eux.

Par exemple, le week-end dernier, le maire de Mont-Laurier intervenait dans le cadre d’une mobilisation citoyenne pour réclamer que les travaux de modernisation de l’hôpital de sa municipalité soient enfin lancés, sept ans après l’annonce du projet. Pourtant, la santé ne figure pas dans la liste des compétences municipales. Clairement, c’est lui qui était le mieux placé pour intervenir, répondre aux questions des médias et accentuer la pression sur Québec.

Combien de fois, comme maire, ai-je reçu des appels de citoyens qui cherchaient de l’aide pour obtenir des services d’autres paliers de gouvernements. La municipalité, c’est souvent notre premier refuge quand on cherche des réponses.

«C’est le derrière du maire qui est le plus près du pied du citoyen», disait l’un de mes anciens collègues. J’ai toujours apprécié cette image qui résume bien ce qu’est la politique de proximité.

À surveiller aux quatre coins du Québec

Pour un ancien maire, ancien président de l’Union des municipalités du Québec, le lancement de la période électorale municipale, c’est un peu comme le début des séries éliminatoires… La campagne est jeune, mais il y a déjà des luttes que je surveillerai tout particulièrement.

Outre Montréal et Québec, je pense d’abord à des villes comme Sherbrooke et Saguenay où deux anciennes députées ministres, l’une à Ottawa, l’autre à Québec, ont renoncé à leurs fonctions pour se lancer dans la course municipale. À Sherbrooke, Marie-Claude Bibeau tentera de succéder à Évelyne Beaudin qui a fait l’impasse sur sa candidature. À Saguenay, Andrée Laforest vise la mairie après avoir été ministre… des Affaires municipales, ce qui n’est pas anodin.

Shawinigan et Lévis tournent la page sur de longs règnes, celui de Michel Angers à Shawinigan (16 ans) et de Gilles Lehouillier à Lévis (12 ans). Figures de proue du développement de leurs villes, ces deux vétérans de la politique locale auront marqué la vie municipale québécoise.

À Shawinigan, trois candidats s’affrontent, une ancienne conseillère, un ancien député et un ancien maire de… Trois-Rivières. Yves Lévesque, maire de Trois-Rivières pendant près de 20 ans, maintenant résident de Shawinigan, est candidat à la mairie après trois tentatives infructueuses pour devenir député fédéral de Trois-Rivières. Polarisant, Yves Lévesque est de ceux qui suscitent autant d’admiration que d’animosité. Une chose est claire cependant, son bilan milite en sa faveur!

À Lévis, on retrouve également un ancien ministre fédéral, Steven Blaney. Récemment converti à la politique municipale, il fera face à la cheffe du parti du maire Lehouillier, Isabelle Demers, et à Repensons Lévis qui agissait à titre d’opposition officielle au cours des dernières années et dont le chef, Serge Bonin, a été très présent sur le terrain tout au long du mandat.

À Trois-Rivières, cinq candidats se disputent la succession de Jean Lamarche, maire depuis 2019, alors que d’importants projets ont été annoncés récemment, dont celui de la revitalisation du parc de l’Exposition. C’est à suivre.

Finalement, les électeurs de Gatineau auront à se prononcer pour une deuxième fois en 17 mois, puisque la mairesse sortante, Maude Marquis-Bissonnette, a été élue en juin 2024, lors d’une élection partielle déclenchée par le départ de la mairesse France Bélisle.

Beaucoup d’action en vue, des débats enlevants, des visions divergentes, c’est certain, mais une volonté indéniable de servir. Voilà ce qui nous attend au cours des prochaines semaines. Ce sera un plaisir et un privilège de suivre cette campagne en votre compagnie.

25 September, 2025