Tendances 2023 : Gestion de crises et cybersécurité
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Vous l'avez déjà vu : un verrou et une clé représentant le concept de cybersécurité. Il est intéressant de noter que l'intelligence artificielle à l'origine de la création de cette image était également encline à suivre cette voie. Cependant, cette image dans le style de Georgia O'Keefe comprend une touche d'abstraction grâce à l'œil et, vraisemblablement, un code.
Voici les tendances que nos experts en gestion de crise et en cybersécurité voient pour 2023 :
Le leadership restera crucial en cas de crise
Le leadership en temps de crise a toujours été important et il en sera de même en 2023. Par exemple, face au risque de cybercriminalité, les leaders doivent être prêts.
Être prêt : la meilleure défense est une bonne attaque. Dans le domaine de la communication de crise, cela signifie que les dirigeants doivent préparer leur organisation en identifiant les scénarios de crise les plus importants et en ayant des plans précis pour chacune.
Bâtir une culture solide : une organisation dotée d'une solide culture d'entreprise est plus apte à gérer une crise et s'en remettre. Le leadership est essentiel pour créer une main-d'œuvre collaborative et résiliente.
Fournir des communications claires et cohérentes : une absence de nouvelles n'est pas toujours une bonne nouvelle. Fournir des mises à jour régulières avec des messages clairs pendant les crises permettra de s'assurer que les gens ont les informations dont ils ont besoin, tout en démontrant que les dirigeants ont la situation sous contrôle.
Faire preuve d'authenticité et d'empathie : lors d’une crise, les dirigeants doivent aller au-delà du discours d'entreprise et adopter une approche centrée sur l'humain. Les dirigeants qui montrent qu'ils comprennent sincèrement l’impact d’une crise sur les autres établiront des liens plus profonds avec leurs employés et les parties prenantes.
Luc Levasseur, vice-président principal et leader, Affaires corporatives et publiques
L'évolution du paysage médiatique canadien
La propriété des médias canadiens est très concentrée, ce qui cause une diminution du nombre de postes dans les salles de presse et, sans doute, moins de diversité des points de vue. En conséquence, la confiance dans les médias d'information a atteint son point le plus bas depuis des années.
Cela peut être un problème en cas de crise, car les journalistes sont votre point de contact pour maintenir un canal de communication ouvert avec le public.
Bien qu'il soit tentant de garder le silence pendant les périodes difficiles, une approche plus transparente est la meilleure option. En tant qu'intermédiaires avec le public, les journalistes jouent un rôle essentiel dans votre plan de gestion de crise.
Les journalistes professionnels d'aujourd'hui, moins nombreux, sont, par nécessité, plus susceptibles d'être des généralistes. Cela implique un rôle accru pour les professionnels des relations avec les médias, qui doivent désormais « éduquer » les médias sur des sujets précis que les journalistes spécialisés d'autrefois auraient maîtrisés. Vous devez donc communiquer à la fois les spécificités de la crise et le contexte plus large.
En fin de compte, s'assurer que les médias comprennent la situation dans son ensemble permettra d'établir une relation de confiance avec le public et avec toutes les parties prenantes.
Larry Markowitz, directeur principal, Communication financière
Continuité des affaires et fort roulement dans les équipes
Les équipes sont confrontées à des niveaux de roulement plus élevés qu'auparavant, ce qui signifie que les connaissances institutionnelles quittent les organisations. Cette fuite des compétences peut rendre les organisations moins flexibles et moins préparées à réagir en cas de crise.
Quand était la dernière fois que vous avez testé votre plan de gestion des crises et qui est chargé de le tenir à jour? Pouvez-vous exécuter le plan tel qu'il a été conçu et parvenir aux objectifs?
Si vous pouvez répondre oui à toutes les questions ci-dessus, bravo! Dans le cas contraire – qui est plus probable – sachez que vous n'êtes certainement pas seul. Voici trois mesures à prendre pour améliorer la résilience et la capacité de réaction de votre organisation :
Faire de la mise à jour du plan de crise une responsabilité essentielle
Faire connaître les plans de crise à tous les niveaux de l’organisation afin que chacun connaisse son rôle et ses responsabilités en cas d'incident
Augmenter la fréquence des exercices sur table pour tester le plan avec tous les membres de l’équipe, qu'ils soient nouveaux ou expérimentés
L'amélioration de la résilience de votre organisation est une entreprise permanente qui ne doit pas être considérée comme un effort ponctuel.
Jordan Redshaw, directeur
Mieux se préparer contre les cyberattaques
Les cyberattaques constituent le crime qui connaît la croissance la plus rapide à l'échelle mondiale. Elles augmentent en taille, en sophistication et en coûts à un rythme vertigineux. 88 % des organisations dans le monde ont subi des tentatives d’hameçonnage en 2019. En moyenne, seulement 5 % des dossiers des entreprises sont correctement protégés. Plus de 77 % des organisations n’ont pas de plan d’intervention en cas d’incident.
La question n’est pas de savoir si, mais bien quand vous serez ciblés!
En 2023, la tendance ne pourra plus se résumer à gérer un tel incident lorsqu’il survient. La seule solution est de bien s’y préparer, en élaborant le plan de réponse avant même que la tempête nous frappe.
Bref, on doit prendre ses responsabilités, identifier ses angles morts et ses zones de vulnérabilité, bien comprendre les nouvelles obligations légales, mobiliser et sensibiliser nos troupes à l’interne, sécuriser nos systèmes et renforcer nos pratiques.
À défaut de quoi on pourrait être condamnés à payer la rançon de la gloire.
Julie-Anne Vien, associée directrice
Des attentes accrues en matière de transparence
Les attentes accrues des consommateurs en matière de transparence de la part des organisations et des dirigeants se poursuivront l'année prochaine. Qu'il s'agisse de respecter des engagements environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), de divulguer en temps raisonnable des informations sur un cyberincident ou d'être franc au sujet des méfaits des dirigeants, les parties prenantes internes et externes s'attendent à ce que les organisations soient transparentes.
La transparence est fondamentale pour bâtir la confiance et demeure primordiale en gestion de crise. Dans les coulisses, de nombreuses organisations doivent trouver un équilibre entre les conseils juridiques, qui consistent généralement à ne rien dire pour limiter les risques de litige, et les conseils de communication, qui consistent à se prononcer pour conserver la confiance des parties prenantes.
En cas de doute, nous conseillons aux organisations de prioriser la communication. Les organisations qui communiquent de manière ouverte et opportune peuvent bénéficier d’être premières à parler pour ainsi façonner le récit. Fournir des faits comble le manque d'information et établit l'organisation comme source d'information.
Dans l'ensemble, les organisations qui conservent la confiance de leurs parties prenantes communiquent ouvertement et honnêtement, dans les bons comme dans les mauvais moments.
Karen White, vice-présidente, Gestion de crises et d'enjeux