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Analyse régionale de mi-campagne : Ontario
Rédigé par
Ali Salam

Ali Salam

Avant de déclenchement de la campagne électorale fédérale, nous avions identifié certains enjeux et thèmes susceptibles d’influencer le vote en Ontario. À quelques semaines de l’élection, regardons les prédictions qui se sont avérés, ce qui a causé la surprise, et ce nous surveillerons pour la suite.

Nous avions anticipé que le premier ministre ontarien Doug Ford serait un facteur, et ce fut effectivement le cas – mais pas exactement comme nous l’avions pensé. Le premier ministre s’est tenu remarquablement loin de l’action; c’est même son absence qui a davantage retenu l’attention, surtout alors que son homologue albertain Jason Kenney faisait campagne dans les banlieues du 905 ces derniers jours.

Cela n’a toutefois pas empêché le chef libéral Justin Trudeau d’évoquer Ford à la moindre occasion, ne manquant pas de comparer son opposant conservateur Andrew Scheer au premier ministre ontarien aussi souvent que possible.

La stratégie est-elle efficace? Les libéraux semblent maintenir l’avance dans l’Ontario, une province riche en votes. Mais rien n’est encore joué.

Tous les chefs ont régulièrement passé du temps en Ontario, tant dans la grande région de Toronto que le long du corridor de l’autoroute 401. Pour Scheer, Trudeau et le chef du NPD Jagmeet Singh, ces visites ont été l’occasion d’effectuer des annonces et d’aller à la rencontre des multiples communautés culturelles de la province.

Le soutien à l’endroit de Justin Trudeau a été mis à l’épreuve par la controverse entourant ses photos en déguisement « blackface » durant sa jeunesse, qui a soulevé des questions sur son jugement. Toutefois, bien que ses appuis aient chuté dans les jours suivant les révélations, les sondages montrent que cette affaire est maintenant derrière lui, et qu’elle n’a pas eu d’impact significatif sur la campagne libérale.

Cependant, les révélations concernant la double citoyenneté canadienne et américaine d’Andrew Scheer semblent avoir eu une influence négative auprès des électeurs, du moins dans l’immédiat, selon un récent sondage de Nik Nanos. Il est toutefois difficile d’évaluer l’impact réel de cette affaire sur les intentions de vote.

Entre temps, Jagmeet Singh a assuré une présence régulière en Ontario, qui ne semble toutefois pas suffisante pour faire bouger les inventions de vote en sa faveur, tandis que les efforts d’Elizabeth May ne semblent pas avoir eu un quelconque impact sur ses appuis depuis le début de la campagne.

Au niveau des engagements, Trudeau a réussi un grand coup auprès de l’électorat urbain en promettant de bannir plusieurs types d’armes à feu et de travailler avec les provinces pour élargir ce plan, répétant cet engagement à plusieurs reprises dans la province. Les baisses d’impôt promises par Scheer séduiront probablement certains segments de l’électorat ontarien, et le dévoilement de la plateforme conservatrice, attendu après les débats de cette semaine, devrait ajouter de la chair autour de l’os.

À quoi faut-il s’attendre maintenant? À moins qu’un coup décisif soit porté lors du deuxième débat cette semaine, en Ontario l’élection se jouera avant tout sur la question du leadership. Du côté progressiste du spectre électoral, attendez-vous à ce que la notion de vote stratégique s’incruste dans les conversations électorales.

Une chose est sûre : la bataille pour les votes deviendra plus féroce à mesure que l’on approchera du 21 octobre. Les engagements électoraux seront réitérés, des circonscriptions clés du 905 seront ciblées, et les équipes de campagne creuseront dans les données afin d’établir le meilleur positionnement pour leur chef et leurs candidats pour ce dernier droit.

L’Ontario sera un véritable champ de bataille – encore une fois.

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——— Ali Salam était vice-président principal, Affaires publiques au Cabinet de relations publiques NATIONAL