Le Forum Ghislain Dufour du monde des affaires recevait, le mercredi 21 mai, Stéphanie Allard-Gomez, déléguée générale du Québec à Mexico, Isabelle Dessureault, déléguée du Québec à Miami, et John Parisella, conseiller spécial chez NATIONAL, à l’occasion d’un panel animé par l’économiste Julien Provencher-Proulx, directeur principal, Affaires publiques et communication d'entreprise chez NATIONAL.
L’échange visait à mettre à jour de l’évolution des relations entre les trois pays signataires de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), compte tenu de l’application « à géométrie variable » des mesures tarifaires décrétées par Washington depuis le début du mandat du président Donald Trump. Présentés par notre collègue Maximilian Fiorante, conseiller principal chez NATIONAL, nos panélistes ont livré des informations de premier plan susceptibles d’aider les membres du Forum à poursuivre leur adaptation aux nouvelles relations commerciales avec les États-Unis et le Mexique.
La déléguée du Québec à Miami a confirmé l’impression indiquant que la Floride est devenue un centre d’influence politique majeur en raison de la présence du quartier général du président Trump à Mar-a-Lago. Questionnée par Julien Provencher-Proulx, madame Dessureault a confirmé que tous les états du sud du pays bénéficient d’un énorme appui de Washington pour réaliser leurs ambitions en raison de la mentalité proaffaires qui les anime, leur fiscalité avantageuse et leur incarnation du rêve américain, toutes des qualités qui plaisent aux ténors de l’administration Trump.
Du côté mexicain, malgré un sentiment d’avoir été en quelque sorte trahi – sentiment partagé par beaucoup de Québécois et de Canadiens – la relation demeure bonne entre la présidente Claudia Sheinbaum et son homologue américain. Les nombreuses représentations faites par le Mexique auprès du gouvernement américain en témoignent d’ailleurs a précisé la déléguée générale Stéphanie Allard-Gomez. Cependant, la relation entre le Mexique et le Canada est devenue plus complexe ces dernières années, notamment en raison des modifications aux exigences de visa pour les citoyens mexicains désirant se rendre au Canada. Mais les choses se passent bien entre la présidente Sheinbaum et le nouveau premier ministre Mark Carney, a précisé madame Allard-Gomez en réponse aux questions de l’animateur. Heureusement, car il ne faut pas oublier que le Mexique demeure un marché important pour le Québec dont il constitue la cinquième destination pour ses exportations.
Pour John Parisella, si les 100 premiers jours de la seconde administration Trump ont généré quantité de préoccupations, ils ont en revanche permis d’identifier des priorités. Parmi celles-ci, la nécessité de revoir le système d’immigration entre les trois pays s’impose d’emblée. Même si la base du mouvement Make America Great Again (MAGA) appuie toujours fortement le président Trump, M. Parisella a souligné l’apparition d’un sentiment de crainte chez un nombre grandissant de citoyens américains face à un possible ralentissement économique. Ainsi, au cours des dernières semaines, pas moins de 1 300 manifestations ont été organisées dans plusieurs états par des groupes inquiets des conséquences des initiatives du département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), à travers lesquelles Elon Musk travaille à réduire radicalement la bureaucratie. Ces manifestations ont réuni plus de quatre millions de personnes qui estiment que les pertes d’emploi massives provoquées volontairement par le DOGE sont contraires aux promesses électorales du Président Trump et risquent de relancer l’inflation à la grandeur du pays.
Monsieur Parisella demeure toutefois optimiste et croit que la présente agitation dans les relations entre le Canada et les États-Unis fera place à l’instauration d’une nouvelle forme de dialogue entre les deux pays à moyen terme.
Entretemps, les représentations du Québec aux États-Unis et dans les autres pays multiplient les initiatives de façon proactive pour appuyer les entreprises québécoises et les aider à se préparer en vue de nouvelles occasions d’affaires qui surgiront dans les divers marchés américains. Nos panélistes ont d’ailleurs pris un instant pour souligner l’importance du réseau des représentations du Québec à l’étranger dans le contexte du 60e anniversaire de la doctrine Gérin-Lajoie.
Les différentes délégations analysent également les perspectives qui pourraient résulter des élections de mi-mandat qui auront lieu en novembre 2026, soit dans quelque 18 mois. Parions que beaucoup d’eau coulera sous les ponts d’ici là et que le Forum aura l’occasion de présenter d’autres mises à jour à ce sujet.
Comme le veut la tradition, nos trois panélistes ont participé à une période d’échanges avec le public présent avant de recevoir les remerciements de Mirabel Paquette, associée et vice-présidente principale, Communication d’entreprise au bureau de NATIONAL à Montréal. Nos invités ont par la suite rencontré les membres du Forum lors d’un cocktail au cours duquel les discussions animées se sont poursuivies.
Apparaissent dans l’ordre habituel : Julien Provencher-Proulx, économiste et directeur principal, Affaires publiques et communication d'entreprise chez NATIONAL, Martin Daraiche, président et associé directeur de NATIONAL, John Parisella, conseiller spécial chez NATIONAL, Isabelle Dessureault, déléguée du Québec à Miami (elle assumera bientôt le rôle de PDG de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain), Stéphanie Allard-Gomez, déléguée générale du Québec à Mexico, Mirabel Paquette, associée, vice-présidente principale, Communication d'entreprise chez NATIONAL et coordonnatrice du Forum Ghislain Dufour, ainsi que Maximilian Fiorante, conseiller principal chez NATIONAL.
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Le Forum Ghislain Dufour du monde des affaires permet à des gens d’affaires de rencontrer et de dialoguer avec des personnalités politiques et d’affaires québécoises et canadiennes, des conseillers politiques ou des administrateurs publics de haut niveau sur une base apolitique et non partisane. Pour en savoir plus, visitez la page de l'événement.
