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Tendances 2022 : Santé

|14 février 2022
Tendances 2022 : Santé

La santé sera de nouveau un sujet central en 2022. Bien que la pandémie de COVID 19 continue de dominer les manchettes, elle provoque une multitude d’effets collatéraux sur nos systèmes de santé qui sont eux aussi susceptibles de s’imposer comme des thèmes clés cette année.

Voici quelques-unes des tendances que nos experts en santé entrevoient pour 2022 :

Les données en santé sont le Saint Graal

Avec la pandémie de COVID-19, nous assistons à une course effrénée des décideurs gouvernementaux pour avoir accès aux données en santé de façon quotidienne, dépersonnalisée et sécurisée. L’enjeu? Obtenir des états de situation réguliers pour mieux surveiller l’évolution de la pandémie et de ses scénarios, et valider les décisions.

Ces données sont tout aussi importantes dans le rapport des organisations et institutions avec les médias. Depuis mars 2020, les journalistes font une chasse assidue aux données pour rapporter l’évolution de la pandémie en faisant parler les chiffres. Il importe donc pour les organisations d’avoir accès aux données pour fournir elles-mêmes un argumentaire d’interprétation.

Par ailleurs, la question des données prend également de l’importance pour les patients. Au Québec, le gouvernement en décembre dernier a déposé le projet de loi 19 sur la gestion des renseignements de santé et de services sociaux. Celui-ci vise à mieux interconnecter en toute sécurité les multiples bases de données en santé dans le but d’améliorer l’accès aux données du patient le long de sa trajectoire de soins.

Sylvie Tessier, vice-présidente, Santé, NATIONAL Montréal

Le débat sur les soins de santé au public par rapport au privé se poursuit avec la réémergence des politiques reportées

En raison de la vague actuelle d’infections causées par le variant Omicron hautement contagieux, plusieurs services de soins de santé importants, dont les services paramédicaux et les interventions chirurgicales non essentielles, continuent de voir leurs activités reportées et altérées. Pour l’instant, la situation ne semble pas vraiment différente de celle qu’on a connue en 2020. Toutefois, à mesure que diminuera le nombre quotidien élevé d’infections et d’hospitalisations liées à la COVID-19 dans les mois à venir, les gouvernements se tourneront à nouveau vers des politiques de soins de santé dont la mise en œuvre a été sans cesse reportée pendant les dernières années.

Deux des plus importantes politiques sont le régime national d’assurance-médicaments et le prix des médicaments, actuellement imposés par le Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés. Même si, lors des élections de 2019, le gouvernement fédéral a promis d’instaurer un régime universel d’assurance-médicaments et que les modifications aux politiques de prix des médicaments ont déjà été reportées quatre fois, ces sujets ont été en grande partie mis de côté depuis la pandémie.

Bien qu’il soit probable que ces enjeux réémergent au cours d’une future endémie, les fardeaux quotidiens pour les systèmes de santé fédéral et provinciaux sont maintenant en tête des priorités : amélioration des soins de longue durée, défis à venir quant à la capacité des milieux hospitaliers et ressources en santé mentale. En tenant compte de chacun de ces sujets préoccupants, le débat sur les soins de santé au public par rapport au privé n’a jamais été autant d’actualité ni autant tourné vers l’avenir.

Jennifer McCormack, vice-présidente, Santé, NATIONAL Toronto

Le recrutement et la rétention du personnel de santé exigent une approche collaborative et urgente

Le secteur des soins de santé, déjà en difficulté avant la pandémie, peine à combler les pénuries de personnel. En effet, un nombre accru de professionnels doivent s’isoler, vivent un épuisement professionnel ou des problèmes de santé mentale, prennent des congés, quittent leur emploi pour travailler au privé ou prennent une retraite anticipée. Pour assurer la rétention des ressources humaines dans ce secteur à court et à long termes, il est nécessaire que les institutions, industries, syndicats et gouvernements provinciaux et nationaux adoptent une approche collaborative.

Par exemple, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a fondé l’Office du recrutement des professionnels de la santé et s’est engagé à prêter l’oreille aux communautés locales, et les quatre premiers ministres des provinces de l’Atlantique ont signé une entente de collaboration pour améliorer la qualité des soins de santé à l’échelle régionale.

Les organismes doivent communiquer activement avec les parties prenantes pour dénicher des employés compétents afin de pourvoir les postes essentiels. Dans ce marché hautement compétitif, les employeurs se font concurrence pour attirer du personnel dans toutes les disciplines du milieu de la santé. Afin que les campagnes de recrutement soient efficaces, des recherches sont nécessaires pour comprendre les besoins et les priorités, en plus d’une proposition de valeur claire et confiante et des tactiques de marketing agressives, comme le géociblage concurrentiel.

À long terme, il est essentiel d’élaborer une politique publique novatrice et d’avoir un bassin de candidats qualifiés et diplômés de programmes d’études postsecondaires. La santé de ces professionnels et de toute la population canadienne en dépend.

Lynn Bessoudo, directrice principale, Santé, NATIONAL en Atlantique

Santé publique : il était temps d’en parler

La santé publique n’a jamais eu autant de visibilité que depuis le début de la pandémie de COVID-19. Ses représentants, souvent méconnus des Canadiens, sont maintenant au cœur de la bataille la plus importante de notre époque en matière de santé.

Chaque ministère de la Santé est responsable de ses décisions et a le pouvoir d’accepter ou de refuser les recommandations faites par les experts de la Santé publique.

Les stratégies de vaccination et de dépistage, les mesures sanitaires telles la distanciation et le port du masque, et plusieurs autres décisions prises par les gouvernements découlent des avis de la Santé publique.

En 2022, la Santé publique continuera d’être et plus que jamais sollicitée; mais elle sera critiquée, comparée, parfois blâmée, et dans certains cas, accusée de répondre aux intérêts politiques, surtout à la veille d’une année électorale au Québec et en Ontario.

Pour cette raison, la Santé publique devra maîtriser l’art de bien communiquer ses messages afin de conserver sa crédibilité comme organisme indépendant et surtout l’adhésion des Canadiens à ses recommandations.

Christian Ahuet, conseiller principal, Santé, NATIONAL Montréal

Les décideurs doivent s’attaquer à la détérioration du climat psychologique au Canada

Tant à l’échelle nationale que mondiale, on observe une augmentation considérable du nombre de projets de sensibilisation à la santé mentale. Des périodes prolongées de stress et d’anxiété, les conséquences de l’isolement social et une hausse du taux de violence conjugale et de consommation de substances psychoactives confrontent les Canadiens à une situation de détresse psychologique jamais vue auparavant. À l’aube de la troisième année de la pandémie, on peut s’attendre à ce que la santé mentale demeure une priorité en 2022.

Les gouvernements fédéral et provinciaux ont veillé à la priorisation et au financement des services en santé mentale pour cette année. Le financement de tels services était l’une des principales promesses du gouvernement fédéral aux élections de 2021. Les organismes privilégient maintenant les façons de mieux soutenir la santé mentale de leur personnel, par des politiques et programmes novateurs et des efforts de communication à l’interne.

Si les effets négatifs à court terme des dernières années sur notre santé mentale sont évidents, les effets à long terme, eux, demeurent incertains. En 2022, il devient de plus en plus important que les décideurs canadiens ciblent et élaborent des stratégies exhaustives à long terme pour remédier à l’aggravation actuelle du climat psychologique.

Samantha Thompson, conseillère, Santé, NATIONAL Toronto

——— Lynn Bessoudo était directrice principale, Santé au Cabinet de relations publiques NATIONAL

——— Samantha Thompson était conseillère principale au Cabinet de relations publiques NATIONAL