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La rationalisation actuelle de l'industrie canadienne du cannabis

La rationalisation actuelle de l'industrie canadienne du cannabis

L'industrie canadienne du cannabis continue de se remettre de la gueule de bois induite par la surexubérance de 2017 et 2018. La dernière démonstration en date est la vente par Canopy Growth de ses 28 magasins de cannabis dans le cadre de ses efforts pour atteindre la rentabilité. Bien qu'il s'agisse probablement d'une mesure nécessaire, il est frappant de constater que Canopy a acheté la chaîne de magasins Tokyo Smoke, qui compte sept magasins, en 2018 pour 250 millions de dollars, soit environ 35 millions de dollars par magasin. Selon un analyste, le produit de la vente de l'ensemble de la chaîne de 28 magasins de Canopy sera d'environ 10 millions de dollars.

Les investisseurs n'ont pas eu beaucoup de raisons de se réjouir avec l'industrie canadienne du cannabis depuis sa légalisation en 2018. Les difficultés actuelles résultent de la promotion intensive des actions et de la surcapitalisation effectuée avant que le secteur ne soit bien compris. Un peu comme aux premiers jours des titres liés à Internet, les investisseurs étaient prêts à financer chaque idée de cannabis présentée. L'idée était que les entreprises qui avaient la plus grande capacité de croissance et qui étaient positionnées dans tous les segments de l'industrie seraient gagnantes. Dans le cas de Canopy, l'entreprise a réalisé 14 acquisitions depuis sa création pour un montant d'environ 2 milliards de dollars. Aurora, un autre leader pionnier du cannabis, a dépensé environ 3,8 milliards de dollars pour 16 acquisitions, dont d'autres sociétés de cannabis, un concepteur de serres et un appareil permettant de cultiver du cannabis à domicile. Aurora a également réalisé un investissement dans le détaillant d'alcools et de cannabis Alcanna, dont il s'est séparé en 2020.

Aujourd'hui, la ruée vers le cannabis au Canada est terminée et de nombreuses sociétés ont réduit ou vendu leurs installations excédentaires et leurs activités périphériques. Les promesses faites par les promoteurs de titres, y compris les dirigeants des sociétés de cannabis, sont parties en fumée en raison de prévisions de marché exagérées, d'une réglementation stricte du marché et d'un déploiement bâclé des magasins de détail. Les investisseurs en ont fait les frais : l'indice Canadian Cannabis LP Index, publié par New Cannabis Ventures, a chuté de 69 % par rapport à l'année dernière et de 94 % par rapport à son sommet de 2018.

Malheureusement, les mauvaises performances des valeurs canadiennes du cannabis masquent la nature robuste de l'industrie elle-même.

Le cannabis récréatif est un marché de produits de consommation important et en pleine croissance qui serait attrayant pour les investisseurs s'il n'y avait pas eu une promotion excessive et un financement porteur à ses débuts. En 2021, les ventes de cannabis au détail au Canada ont atteint 3,8 milliards de dollars, soit une hausse de 217 % par rapport à 1,2 milliard de dollars en 2019. ATB Capital Markets a prédit que le marché atteindra 12 milliards de dollars d'ici 2030 et aura un marché de consommateurs potentiels de 10 millions. Songez que les ventes de bière canadienne ont atteint 9,2 milliards de dollars l'année dernière.

À l'avenir, je m'attends à ce que la plupart des entreprises canadiennes de cannabis appliquent les techniques éprouvées de l'industrie des produits de consommation. Cela comprend la planification des ressources en fonction de la demande réelle et l'application de la recherche sur les consommateurs pour optimiser la conception et le marketing des produits (dans le cadre des restrictions imposées par Santé Canada). Cela commence avec les équipes de gestion qui ont créé la bulle du cannabis étant maintenant hors jeu, et de plus en plus de sociétés étant dirigées par des équipes ayant une expérience de l'industrie de la consommation. La rationalisation de l'industrie se poursuivra également, à mesure que les entreprises adapteront leurs activités au marché et que celles qui ne pourront pas être compétitives partiront.

C'est ce qui semblait être l'approche de Canopy lorsqu'elle a déclaré que la vente de ses magasins « renforce l'objectif de la société de progresser sur la voie de la rentabilité en tant que société de cannabis et de biens de consommation courante (BCC) axée sur des marques de qualité supérieure ». Le temps nous dira si ce changement par rapport à sa stratégie antérieure de conquête de marché s'avérera payant pour les investisseurs.

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Rédigé par Craig MacPhail | Larry Markowitz

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