Mise à jour économique et budgétaire fédérale 2021 : le gouvernement de Justin Trudeau avance à petits pas

Crédit photo : LA PRESSE CANADIENNE/Justin Tang

La ministre des Finances Chrystia Freeland a présenté la mise à jour économique tant attendue du gouvernement de Justin Trudeau cet après-midi. Elle a dû procéder à cette annonce virtuellement puisque deux membres de son personnel ont été déclarés positifs à la COVID-19 – un rappel brutal que la lutte contre la pandémie n'est pas encore terminée. Cette mise à jour économique, qui suit leur récent discours du Trône, est la mise à jour la plus complète du gouvernement depuis le budget 2021.

Du point de vue de NATIONAL, la mise à jour économique offre les possibilités suivantes au premier ministre et à son cabinet :

  • Présenter un cadre financier aux Canadiens après une autre période de dépenses importantes et d'engagements économiques significatifs concernant les mesures liées à la COVID-19 (et à d'autres secteurs)
  • Définir l'orientation que le gouvernement entend adopter au cours des prochains mois, et avant le budget 2022, dans certains domaines clés tels que la lutte aux changements climatiques et la réconciliation
  • Annoncer des dépenses nouvelles et ciblées concernant certains domaines spécifiques, en mettant la table pour un événement politique encore plus important : le budget 2022

Bien que la mise à jour économique d'aujourd'hui ait probablement permis au gouvernement de Justin Trudeau d'atteindre tous les objectifs mentionnés ci-dessus, on ne connaît pas encore précisément la manière dont se dérouleront les premiers mois de ce nouveau parlement minoritaire.

Ces détails sont importants, surtout si l'on considère que le gouvernement a publié des lettres de mandat ministérielles depuis son élection à la fin de 2015. La gouvernance réside souvent dans les détails, c'est indéniable. Par le passé, ces lettres ont souvent fourni des promesses publiques – et des attentes politiques en lien avec celles-ci – concernant les principales priorités du gouvernement. NATIONAL s'attend à ce que les lettres de mandat soient publiées avant le congé des Fêtes.

En attendant, la plupart des observateurs politiques sont d'accord : le gouvernement n'est tout simplement pas pressé de faire avancer les « grands dossiers » depuis sa victoire électorale de la fin septembre 2021. L'approche adoptée depuis lors donne une impression de lenteur, même si certains textes législatifs sont en cours d'adoption.

Selon les experts de NATIONAL, cela ne durera pas. Et la mise à jour économique d'aujourd'hui servira probablement de catalyseur politique pour déterminer comment le gouvernement tentera de façonner les 12 prochains mois, notamment en ce qui concerne la meilleure façon de gérer la dynamique toujours périlleuse du parlement minoritaire, où l’on est toujours à un vote de confiance de perdre son contrôle politique du gouvernement.

Les détails

La ministre Chrystia Freeland a souligné que le Canada a enregistré un déficit de 327,7 G$ pour la dernière année fiscale, et de 144,5 G$ pour l'année fiscale en cours. Le gouvernement avait précédemment prévu un déficit de 354,2 G$ et de 154,7 G$, respectivement, dans le budget d'avril.

La ministre a également indiqué que le ratio dette/PIB du pays devrait culminer à 48 % au cours de la présente année fiscale, avant de diminuer progressivement en même temps que le déficit.

Par ailleurs, la croissance économique devrait atteindre les niveaux d'avant la pandémie au début de 2022.

Ces chiffres sont plus positifs que prévu, compte tenu des répercussions économiques que la pandémie a eues sur la chaîne d'approvisionnement mondiale. La mise à jour indique que le Canada présente le ratio dette nette/PIB le plus bas parmi ses pairs internationaux.

Quelques autres faits saillants

COVID-19

La lutte contre la COVID-19 a été le thème central de cette mise à jour économique. Le gouvernement s'est concentré sur les investissements liés à la pandémie et a annoncé 4,5 G$ pour les nouveaux coûts éventuels associés au nouveau variant Omicron. Les doses de rappel, la vaccination des enfants, l'augmentation du nombre de tests aux frontières et les mesures de soutien locales ont été présentées comme des éléments essentiels de la lutte contre le COVID-19 et le nouveau variant. Bien qu'il ne fasse aucun doute que les provinces veulent plus d'argent pour les transferts en santé, aucune promesse de ce type n'a été faite dans le cadre de cette mise à jour.

Lutte aux changements climatiques

Le gouvernement reconnaît que les changements climatiques ont une incidence directe sur notre économie et sur notre chaîne d'approvisionnement, et il a souligné que la transition écologique est une priorité absolue dans le cadre de la mise à jour économique d'aujourd'hui. Il a annoncé l'octroi de 5 G$ pour la restauration après les inondations en Colombie-Britannique. Il a également annoncé que le budget 2022 comprendra probablement de nouvelles mesures vertes. NATIONAL s'attend à ce que les lettres de mandat s'orientent fortement dans cette direction pour plusieurs ministères.

Réconciliation

Le discours du Trône soulignait l'engagement du gouvernement à l'égard de la question juridique en cours concernant les enfants autochtones, et cette mise à jour présentait ce qui semble être un important accord de 40 G$ sur cette question juridique en cours.

Réactions des partis de l’opposition :

Parti conservateur

Le chef conservateur Erin O'Toole s'en est tenu à la ligne de parti bien connue selon laquelle les libéraux sont responsables de l'inflation. Cette idée a été la source de nombreuses attaques importantes pendant la période de questions et en comité. Il a notamment déclaré que le premier ministre Justin Trudeau pense que « les budgets s'équilibrent d'eux-mêmes ». Le porte-parole conservateur en matière de finances, Pierre Poilievre, a exposé les revendications du parti dimanche, en disant : « Nos revendications sont très simples : moins d'impôts, moins de déficits, moins d'inflation ». Il est clair que le parti croit que le gouvernement est à blâmer pour l'inflation, mais la question est complexe et ne s’explique pas simplement par les mesures de soutien à la pandémie, peu importe à quel point Erin O'Toole et Pierre Poilievre tentent d’en faire la démonstration.

NPD

Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a mentionné qu'il n'était pas très impressionné par cette mise à jour. Bien que le NPD appuie certaines mesures, M. Singh a dit qu'il aurait aimé qu'on se concentre davantage sur la question de l'inflation et sur la façon dont les Canadiens seront soutenus.

Les prochaines étapes

NATIONAL continuera d'évaluer comment les annonces majeures telles que la mise à jour économique d'aujourd'hui s'enchaîneront dans les premiers jours du troisième mandat consécutif du premier ministre. Chacun de ces jalons permet à tout gouvernement de façonner sa gouvernance.

Entre-temps, les chances que la mise à jour économique déclenche une élection au cours des six premiers mois de la nouvelle législature sont pratiquement inexistantes. Par contre, les réactions de tous les partis fédéraux doivent être vues comme des manœuvres politiques plus larges en vue des prochaines élections, quels que soient les enjeux concernés.

L'équipe d'affaires publiques pancanadienne de NATIONAL peut aider les organisations à atteindre leurs objectifs à Ottawa et dans les différentes capitales provinciales. De la lutte aux changements climatiques aux soins de santé, de l'innovation à l'agriculture, notre équipe est composée d'anciens hauts dirigeants politiques de toutes les régions et de toutes les allégeances politiques.

Nous sommes impatients d'avoir de vos nouvelles.

Rédigé parGordon Taylor LeeAssocié directeur
Rédigé parSiera DraperConseillère principale, Affaires publiques