Allez au contenuAllez à la navigation
Carte des provinces de l'Atlantique

En 2015, la Trudeaumanie a frappé le Canada atlantique et n’a laissé aucun siège derrière elle. Depuis, l’appui aux libéraux fédéraux a diminué, et les gouvernements provinciaux du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard sont passés au bleu. Les provinces de l’Atlantique ont par ailleurs été confrontées à plusieurs défis, tels que des difficultés budgétaires au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador et des problèmes en matière de soins de santé dans la région. Justin Trudeau pourrait toutefois avoir une chance de se racheter en répondant au souhait des provinces se voir accorder un peu plus d’attention, elles qui l’ont si farouchement soutenue lors de la dernière élection. Voici quelques-unes des questions que nous suivrons durant la campagne.

Les libéraux fédéraux tiendront-ils l’Atlantique pour acquis?

Après les élections fédérales de 2015, le Canada atlantique était clairement un bastion libéral, les 32 sièges de la région étant passés au rouge.

À l’époque, des gouvernements libéraux dirigeaient les quatre provinces de la région, mais beaucoup de choses ont changé en quatre ans. Deux gouvernements provinciaux sont passés du rouge au bleu, et plusieurs libéraux de renom ont décidé de ne pas se présenter cet automne, notamment Scott Brison (Kings—Hants), Roger Cuzner (Cape Breton—Canso) et Mark Eyking (Sydney—Victoria).

D’ailleurs, des gains politiques significatifs – notamment au niveau des infrastructures – n’ont pas été au rendez-vous au cours des quatre dernières années. L’appui aux libéraux fédéraux a baissé de façon constante dans l’ensemble de la région, particulièrement au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. On peut s’attendre à une grande tournée du chef cet été, mais il sera intéressant de voir combien de fois le premier ministre visitera les provinces de l’Atlantique et sur quelles circonscriptions il concentrera son attention. L’importance du travail de terrain dans la région a été maintes fois démontrée, et les Canadiens de l’Atlantique attendront impatiemment de voir qui viendra leur rendre visite.

Comment les questions environnementales influenceront-elles le vote?

D’un point de vue régional, l’une des questions les plus brûlantes concerne les changements climatiques, car les communautés côtières seront davantage affectées qu’ailleurs au pays. Pour les Canadiens de l’Atlantique, qui dépendent fortement des industries maritimes traditionnelles et émergentes, les changements climatiques engendrent de nouvelles vulnérabilités.

Il sera intéressant de voir si l’appui récent au Parti vert provincial de l’Île-du-Prince-Édouard se traduira au niveau fédéral. Lors des dernières élections provinciales, les conservateurs-progressistes ont remporté un gouvernement minoritaire, et les verts ont formé l’opposition officielle pour la première fois dans l’histoire du Canada.

Toujours en lien avec les changements climatiques, les électeurs des provinces de l’Atlantique porteront également une attention particulière à la tarification fédérale du carbone. Bien qu’elles soient étroitement liées, les quatre provinces de l’Atlantique ont adopté des positions et des politiques bien différentes à ce niveau. Alors que la Nouvelle-Écosse a opté pour un programme de plafonnement et d’échange, Terre-Neuve-et-Labrador et l’Île-du-Prince-Édouard ont mis en place des systèmes de taxe sur le carbone.

Au Nouveau-Brunswick, le premier ministre Blaine Higgs et ses conservateurs-progressistes se s’opposent fermement au système de taxe sur le carbone, emboîtant le pas à d’autres conservateurs très en vue, et allant même jusqu’à envoyer des autocollants aux stations-service locales pour s’assurer que les gens du Nouveau-Brunswick sachent qu’il s’agit d’une mesure imposée par le fédéral. Avec l’appui du premier ministre Higgs, le Parti conservateur d’Andrew Scheer pourrait remporter sa part de sièges et la province pourrait revenir aux tendances électorales d’avant 2015.

Comme l’économie régionale dépend fortement des ressources naturelles, notamment du pétrole extracôtier, le projet de loi C-69 pourrait également influencer le vote à Terre-Neuve-et-Labrador en octobre. Le gouvernement libéral a présenté les modifications proposées au projet de loi C-69 comme un moyen d’éliminer l’incertitude réglementaire, de clarifier les choses, d’éviter les poursuites judiciaires et d’accroître la participation des Autochtones et des intervenants aux projets énergétiques. Toutefois, les groupes représentant l’industrie pétrolière et gazière et les chefs d’entreprise, particulièrement à Terre-Neuve-et-Labrador, craignent de plus en plus que le projet de loi ne remplisse pas ses promesses.

Qui offrira les meilleures solutions aux défis de la région en matière de santé?

Les soins de santé sont également l’un des enjeux les plus chauds dans les provinces de l’Atlantique. Bien que les besoins varient d’une province à l’autre, les pénuries de médecins et de professionnels de la santé, particulièrement dans les collectivités rurales, ont créé un sentiment de vulnérabilité. Comme chaque province de l’Atlantique est aux prises avec une population vieillissante, les besoins en soins de santé ne feront qu’augmenter. Les Canadiens de l’Atlantique s’attendront à ce que le prochain gouvernement fédéral apporte un soutien supplémentaire aux aînés et adopte des mesures pour renouveler le système, notamment par l’entremise d’un régime national d’assurance-médicaments.

Enfin, il sera intéressant de voir si le NPD arrivera à tirer son épingle du jeu dans la région. Le parti a été incapable de définir son identité dans les provinces de l’Atlantique. Cette élection sera-t-elle différente, ou le parti ne fera-t-il que diviser le vote dans la région? En Nouvelle-Écosse, le parti bénéficie d’un certain soutien à Halifax, à Dartmouth—Cole Harbour et à Sackville—Preston—Chezzetcook. Toutefois, cet appui s’est affaibli et pourrait passer aux verts, ou encore se transférer vers un mouvement de vote stratégique visant à empêcher les conservateurs de prendre le pouvoir.

Retour à l'article principal

——— Bridget Burgess était conseillère au Cabinet de relations publiques NATIONAL

Sarah McLean était vice-présidente adjointe, Affaires corporatives au Cabinet de relations publiques NATIONAL

Suivant

Rédigé par Andrew Richardson | Jeffrey Ferrier

Luttes régionales : Colombie-Britannique
18 juillet 2019