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Communiquer avec les populations vulnérables en temps de crise sanitaire

Femme aînée avec un masque regardant par la fenêtre
Rédigé par
Gabrièle Berger

Gabrièle Berger

Alors que la crise de la COVID-19 continue d’évoluer de jour en jour, particulièrement à Montréal, qui est présentement l’épicentre canadien de propagation du virus, les populations présentant divers facteurs de risque, que ce soit concernant leur santé, leur situation économique ou autres, sont d’autant plus vulnérables.

Dans le contexte de cette pandémie, l’Agence de santé publique du Canada a défini les groupes suivants comme étant « à risque » : aînés, personnes avec une ou plusieurs maladies préexistantes ou immunosupprimées à la suite d’une maladie ou d’un traitement, mais la liste ne s’arrête pas là. Sont aussi vulnérables les personnes ayant de la difficulté à lire et à communiquer, vivant en région éloignée, ayant une situation socioéconomique défavorable, etc.

Les organisations, associations de patients, entreprises pharmaceutiques et autres, qui œuvrent auprès de ces populations ont un rôle clé à jouer dans la crise actuelle. Elles sont souvent les mieux placées pour communiquer avec ces personnes vulnérables, comprendre leurs besoins et contribuer à y répondre.

De multiples facteurs peuvent toutefois rendre les organisations moins enclines à s’impliquer, car les besoins sont nombreux, spécifiques et très diversifiés. Voici quelques pistes de réflexion pour les organisations du secteur de la santé qui souhaitent mieux communiquer en cette période de crise sanitaire avec ces groupes.

1. Contribuer à relayer l’information

Compte tenu de la diversité des clientèles à risque, il est important pour les organisations de contribuer à relayer l’information des autorités de santé publique. Cela peut se faire de multiples façons : utiliser les canaux de communication existants avec ces groupes vulnérables, vulgariser l’information grâce à des experts de votre organisation formés en la matière ou diffuser de l’information ciblée aux communautés culturelles dans leur langue natale, par exemple. Il ne faut pas hésiter à multiplier les canaux – une combinaison d’activités touchant le public cible de diverses façons et à différents moments est essentielle.

2. Démontrer les besoins à l’aide de recherche

Si vous avez des capacités à cet égard, diffusez des résultats de sondage, de recherches scientifiques ou toute autre donnée pertinente sur les besoins qu’éprouvent les communautés à risque avec lesquelles vous interagissez. La visibilité ainsi générée autour de ces enjeux pourrait avoir un impact sur les dons, sur l’implication bénévole et même sur les décisions gouvernementales à plus long terme.

3. S’associer avec d’autres organisations

Une compagnie pharmaceutique peut avoir accès à des ressources dont aurait besoin une association de patients; en contrepartie, l’association de patients a potentiellement des relations privilégiées avec les membres de la communauté à laquelle la compagnie souhaite s’adresser. Il peut donc être utile de mettre en place des groupes de travail que ce soit pour développer des initiatives de bénévolat ou de dons, pour soutenir les cliniques mobiles récemment mises en place à Montréal par exemple, ou d’autres initiatives. Un audit des possibilités d’entraide contribue à assurer le succès d’une initiative et à éviter de créer de la compétition entre organisations poursuivant un même but.

4. Utiliser des stratégies de communication innovantes

L’un des défis de la communication avec les populations vulnérables, c’est qu’elles n’ont pas toujours accès aux canaux de communication grand public ou ne les utilisent tout simplement pas. Selon les facteurs de vulnérabilité, il se peut qu’elles n’aient pas accès à des ressources qui sont souvent tenues pour acquises, comme le téléphone intelligent ou le transport en commun.

L’innovation en communication devient alors particulièrement importante. La coproduction, qui consiste à impliquer les parties prenantes ou le public afin de façonner le bon message ou la bonne tactique de communication, est une avenue de plus en plus explorée. L’usage de l’art est également un moyen de communication novateur. Certaines organisations publient, par exemple, des bandes dessinées sur les réseaux sociaux pour mettre en lumière des enjeux de santé. Il existe aussi une technique appelée « photovoice », parfois utilisée en recherche exploratoire, où des participants sont invités à représenter leur communauté ou les enjeux auxquels ils font face par des photographies qu’ils ont prises.

Les experts du domaine de la santé ont un rôle primordial à jouer dans le contexte de la pandémie de COVID-19. En l’absence d’informations claires, fiables et accessibles, le vide pourrait se trouver comblé par des sources inexactes, mettant à risque divers groupes présentant un ou plusieurs facteurs de vulnérabilité. Nos spécialistes de la communication dans le secteur de la santé peuvent vous aider à communiquer avec ces clientèles.

——— Gabrièle Berger était chargée de projets au Cabinet de relations publiques NATIONAL