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Commerce, défense et diplomatie : les leçons tirées du G7 pour le Canada

Commerce, défense et diplomatie : les leçons tirées du G7 pour le Canada

LA PRESSE CANADIENNE/Adrian Wyld

LA PRESSE CANADIENNE/Adrian Wyld

Le sommet du G7 de 2025, organisé pour la première fois en Alberta, a offert au Canada un moment important pour affirmer sa place dans un contexte mondial de plus en plus divisé et pour faire avancer un programme ambitieux axé sur le développement du commerce, l'alignement des politiques de défense et la sécurité énergétique.

Bien que le sommet ait été principalement axé sur l'économie, les tensions géopolitiques ont éclipsé la réunion. La crise en cours entre l'Iran et Israël a dominé les discussions privées et le brusque départ anticipé du président américain Trump a en partie renforcé son scepticisme habituel à l'égard des forums multilatéraux et a suscité des inquiétudes quant au risque d'escalade au Moyen-Orient.

Malgré l'incertitude, les premières indications suggèrent que le Canada a progressé sur plusieurs fronts, même si les résultats à plus long terme restent à être vus.

Négociations commerciales avec les États-Unis

Pour le Canada, le sommet a été marqué par une nouvelle tentative de rééquilibrer notre relation bilatérale la plus importante. À l'issue d'une réunion plus longue que prévu, le premier ministre Mark Carney et le président Donald Trump ont annoncé un objectif de 30 jours pour forger un nouvel accord sur l'économie et la sécurité, comprenant un allègement des tarifs douaniers et une coopération dans le domaine de la défense.

À l'approche de la réunion, le président Trump s'est montré optimiste en déclarant : « Je pense que notre principal objectif sera le commerce, et le commerce avec le Canada, et je suis sûr que nous pourrons trouver une solution ». Il a ensuite expliqué : « Je suis un adepte des tarifs douaniers. Je l'ai toujours été. C'est simple, c'est facile, c'est précis et ça va très vite, et je pense que Mark a une idée plus complexe, mais aussi très bonne. »

Les hauts fonctionnaires canadiens ont fait preuve d'un optimisme prudent. « Nous pensons avoir fait des progrès et nous continuerons à faire ce travail important », a déclaré le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc. Pour sa part, l'ambassadrice Kirsten Hillman a confirmé que la suppression des tarifs douaniers restait un objectif prioritaire. Le président Trump a fait écho à ces propos, déclarant qu'un accord était réalisable et que les États-Unis se concentraient « sur le commerce avec le Canada ».

Bien que le processus soit encore loin d'être établi, l'intention indique une volonté politique et un mouvement vers la stabilisation et la modernisation de l'accord et des relations tendues entre le Canada et les États-Unis. Malgré le départ prématuré du président Trump, l'engagement est perçu de manière positive et est très différent de la dernière fois que le Canada a accueilli le G7.

Défense et partenariats stratégiques

Le renforcement des nouveaux engagements du Canada en matière de défense constitue un autre résultat clé. La promesse du premier ministre Carney de respecter l'objectif de 2 % des dépenses de défense fixé par l'OTAN a été saluée par le secrétaire général Mark Rutte et considérée comme une étape tangible vers une intégration plus poussée du Canada au sein de l'alliance.

Le Canada a également élargi son dispositif de défense au-delà de l'OTAN. À Bruxelles, M. Carney devrait signer un accord d'approvisionnement dans le cadre de l'initiative ReArm Europe, qui renforce l'engagement de l'industrie de la défense canadienne auprès des partenaires de l'UE. Le président du Conseil européen, António Costa, a décrit le Canada comme « un partenaire clé de notre alliance transatlantique » et a fait part de son enthousiasme pour une coopération bilatérale plus approfondie en matière de sécurité.

De nouveaux accords bilatéraux avec le Japon ont permis au Canada d'étendre sa portée stratégique dans la région indopacifique. Un accord sur la sécurité de l'information et un accord sur le transfert d'équipements de défense ont été conclus entre les deux pays, permettant le partage de renseignements et la collaboration transfrontalière en matière de technologie militaire. Ces mesures font du Canada un acteur plus affirmé dans le secteur de la sécurité dans la région indopacifique et reflètent l'élargissement de son réseau d'alliances habituel.

Lors d'une réunion distincte avec le premier ministre indien Narendra Modi, M. Carney a réaffirmé l'importance du rôle de l'Inde dans la sécurité énergétique mondiale et dans les technologies émergentes telles que l'intelligence artificielle. L'accord entre le premier ministre Mark Carney et le premier ministre indien Narendra Modi sur la nomination de nouveaux hauts-commissaires, marquant une reprise officielle des relations diplomatiques, a été un événement discrètement important lors du sommet. Cette annonce fait suite à une période de tension entre les deux pays et est largement considérée comme un premier pas vers le rétablissement d'un engagement diplomatique normal.

M. Carney a également annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie, réitérant l'engagement du Canada envers l'Ukraine et un ordre international fondé sur la primauté du droit. Bien que plus discrète dans le discours public, cette annonce a constitué un signal significatif pour les alliés de l'alignement continu du Canada sur les priorités du G7.

Énergie et ressources

Le sommet a également fait progresser la diplomatie commerciale mondiale du Canada dans des secteurs qui définiront la prochaine ère économique. Des discussions de haut niveau avec la France, l'Italie et le Japon ont permis de créer de nouveaux partenariats dans les domaines de la transition énergétique, de l'innovation et des minéraux critiques.

Le plan d'action du G7 pour les minéraux critiques, que le Canada a contribué à élaborer, se concentrera sur la création de marchés fondés sur des normes, le déblocage de capitaux et l'accélération de l'innovation. La participation du Canada, ainsi que sa capacité en matière de ressources nationales, le placent en position de force pour influencer à la fois le rythme et les principes de ce travail.

Des initiatives conjointes telles que le partenariat Canada-Italie sur les minéraux critiques et l'attention renouvelée portée aux projets GNL et nucléaires avec le Japon soulignent l'intention du gouvernement de construire des chaînes d'approvisionnement énergétique résilientes et durables avec des partenaires de confiance.

Perspectives d'avenir

Le Canada est arrivé au G7 en cherchant à faire avancer un programme pratique et tourné vers l'avenir – et il y est parvenu dans une large mesure. Le pays a relancé les échanges commerciaux avec les États-Unis, a affirmé ses engagements en matière de défense et s'est taillé une place dans le débat crucial sur les minéraux. Il est important de noter que le premier ministre Carney a maintenu la cohérence de son message, en alignant les résultats du sommet sur les priorités nationales et en évitant les distractions qui ont fait dérailler les précédents rassemblements internationaux. Même si tous les dossiers n'ont pas été clôturés, le ton était ferme, les objectifs clairs et l'accueil largement positif. Le défi consistera à passer rapidement de la diplomatie des sommets à la mise en œuvre des politiques.

Les organisations doivent surveiller la manière dont l'évolution des relations du Canada avec les États-Unis, l'Union européenne, le Japon et l'Inde se traduit par des initiatives de politique intérieure et des stratégies d'accès aux marchés. Dans ses remarques finales aux médias à l'issue du sommet, le premier ministre Carney a fait passer un message précis à ce sujet : la place du Canada dans le monde sera façonnée par « la force de nos valeurs et les valeurs de notre force ».

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