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Comment les villes et les municipalités doivent-elles agir dans l’après-COVID-19?

Pont Jacques-Cartier
Rédigé par
Daniel Hansen

Daniel Hansen

Il y a maintenant trois mois, nous étions frappés de plein fouet par une situation sans précédent qui nous a plongés dans une crise dont les effets à moyen et à long terme sont encore insoupçonnés. L’onde de choc créée par la pandémie de COVID-19 n’a épargné personne; gouvernements, entreprises, institutions, groupes communautaires, citoyens, villes et municipalités ont été directement touchés et doivent désormais vivre avec les conséquences de cette crise.

Comme dans toute situation de crise, les villes et les municipalités ont été parmi les premières organisations à être interpellées et à devoir s’ajuster. Gouvernements de proximité, elles ont rapidement mis en branle leurs différents plans d’intervention afin de sécuriser leur population tout en maintenant en place les différents services essentiels à la continuité de la vie citoyenne. Elles ont paré au plus pressant. Elles ont dû faire preuve d’agilité en revoyant leurs processus et leurs façons de faire, en faisant notamment travailler plusieurs de leurs employés à distance, ce qui n’était pas dans la culture des organisations municipales.

Alors qu’elles appliquaient les directives de la santé publique du Québec, les villes et municipalités devaient maintenir en place les services de sécurité civile, de sécurité incendie et de travaux publics, pour ne nommer que ceux-là. Au même moment, leurs revenus chutaient drastiquement. La baisse du nombre de constats d’infraction émis par les différents services de police, le report du paiement des taxes et le déficit anticipé des sociétés de transport ne sont que quelques exemples parmi d’autres. En somme, la pandémie de COVID-19 a appliqué et applique toujours une pression énorme sur le monde municipal; pression qui n’est pas sans conséquence.

Que faire maintenant?

Alors, qu’est-ce que les villes et les municipalités peuvent faire maintenant? Comment doivent-elles agir? Quel rôle devraient-elles jouer? Quelles devraient être leurs priorités et quelle approche devraient-elles adopter? Par quoi devraient-elles commencer?

À peine « sorties » de la crise, maintenant que la fameuse courbe est aplatie, les administrations municipales et leurs élus cherchent avec encore plus de vigueur des réponses à ces questions; réponses qu’ils n’ont pas nécessairement pour l’instant. Pourtant, certaines pistes de solutions se dégagent déjà.

Des pistes à explorer

Nous vivons actuellement une période d’incertitude économique sans précédent, autant sur le plan national qu’au niveau local. Une des premières choses à faire pour les administrations et les élus est de rassurer leur population et les différents acteurs de la vie municipale tels que les groupes communautaires, les commerces et les entreprises, sans oublier, au premier chef, les employés municipaux. Les administrations municipales devraient aller vers leurs employés et leurs citoyens pour les informer des plans de retour à la « normale » et de rétablissement des services. Elles devraient également les faire participer activement à la définition de l’après-crise.

Une deuxième chose à faire pour les villes et les municipalités est de contribuer à la relance de l’économie locale. Certaines d’entre elles pourraient même saisir l’occasion de contribuer au repositionnement d’une partie de leur économie locale pour la rendre plus efficace, plus attirante. Un plan de relance devrait être développé et communiqué.

Finalement, les administrations municipales doivent tenter par tous les moyens d’éviter des augmentations de taxes trop importantes; ce qui, par ailleurs, pourrait impliquer le report de certains projets d’infrastructures municipales. Ces changements devront être expliqués à la population.

Des moyens pour communiquer

Au Québec, en vertu de la Loi sur la sécurité civile, les grandes villes du Québec ainsi que les municipalités régionales de comté doivent se doter d’un plan dans lequel elles présentent l’organisation de leurs opérations de prévention, de préparation, d’intervention en cas de crise et de rétablissement des services. Les plus petites municipalités doivent également avoir un plan pour cette période de rétablissement. C’est notamment à la suite des importantes inondations du printemps 2019 au Québec que des recommandations ont été faites en ce sens.

Une étape importante du plan de rétablissement des services concerne la communication avec les acteurs de la vie citoyenne. Offrir l’information juste et pertinente aux employés municipaux et aux citoyens est crucial. Or, pour que la communication soit réussie, il importe non seulement de communiquer de façon transparente, mais également de bien comprendre les besoins et les attentes de ces différentes clientèles. Cela permettra d’ajuster le plan et, ainsi, de renforcer l’acceptabilité sociale et l’adhésion à celui-ci.

Différents moyens permettent d’y arriver. La séance d’information et d’échange avec les cadres et les employés (qu’elle soit virtuelle ou présentielle) est une des premières activités de communication à mettre en place. C’est à cette occasion que le plan de rétablissement pourra être revu et discuté. Cette séance est le bloc de départ pour les ressources de la ville qui verront à réaliser le plan.

Une fois les cadres et les employés de la ville informés, une activité de consultation des partenaires économiques et communautaires devrait être organisée en second lieu. Moteurs de l’économie locale et de la vie communautaire, ces groupes sont essentiels à la réussite du plan de relance et au retour à une vie citoyenne plus « normale ».

Finalement, des séances d’information et d’échange avec les citoyens viendront aider à la pédagogie citoyenne dans un contexte où les façons de faire seront nécessairement différentes dans un avenir rapproché.

Restaurer la confiance, relancer l’économie locale, maintenir un taux de taxation acceptable et dialoguer avec les citoyens et avec les partenaires économiques et communautaires favorisera un retour à la normale harmonieux et un rétablissement ordonné des services.

Les experts du secteur public de NATIONAL peuvent vous accompagner dans ce processus. Contactez-nous pour en savoir plus sur nos services.

——— Daniel Hansen était vice-président et leader, secteur Administrations publiques au Cabinet de relations publiques NATIONAL