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Le budget 2023 de l'Alberta : un aperçu des élections à venir

Le budget 2023 de l'Alberta : un aperçu des élections à venir

LA PRESSE CANADIENNE/Jason Franson

LA PRESSE CANADIENNE/Jason Franson

Les budgets préélectoraux sont toujours les plus révélateurs. Nous découvrons ce que les gouvernements en place considèrent comme leur points faibles, où ils pensent que leur base politique se trouve et dans quelle mesure ils ont été responsables avec l'argent des contribuables. Ce calcul politique mènera le parti actuellement au pouvoir en Alberta jusqu'au jour des élections, qui doivent avoir lieu le 30 mai 2023 ou avant. Alors que les ministres des Finances d'autres provinces font du marchandage avec leurs collègues de cabinet pour concocter quelque chose qui ressemble à un budget équilibré, le ministre des Finances de l'Alberta, Travis Toews (qui annoncera probablement la semaine prochaine qu'il ne se représentera pas aux élections), n'est pas encombré par ces réalités fiscales. Au contraire, le ministre Toews bénéficie de milliards de dollars en redevances pétrolières et gazières que le gouvernement de l'Alberta est pressé de dépenser. Oui, l'argent peut acheter de la sympathie et ce budget devrait donner au Parti conservateur uni (PCU) un certain élan en vue d'une élection printanière qui n'a toujours pas de favori.

Dans l'ensemble, le budget 2023 présente une feuille de route claire pour un gouvernement conservateur qui cherche à se faire réélire : une croissance économique continue, de nouveaux projets d'immobilisations, une « transformation » des soins de santé, des soutiens continus pour atténuer l'impact de l'inflation et davantage de ressources pour améliorer la sécurité publique, le tout rendu possible par une reprise soutenue des prix mondiaux du pétrole et des niveaux de production records. Et pourtant, le gouvernement de l'Alberta semble freiner les dépenses importantes, comme la création d'un service de police provincial (toujours impopulaire) et d'un régime de retraite albertain (toujours très impopulaire).

Avec un excédent de 2,4 milliards de dollars, ce budget fait preuve d'un optimisme prudent quant aux perspectives économiques et semble vouloir laisser jouer les forces du marché dans un contexte de « craintes d'une récession mondiale imminente ». Il évite également les coupes dans les programmes existants – ce qui risque toujours d'aliéner les électeurs potentiels – et opte plutôt pour de modestes augmentations des programmes existants. Grâce à l'investissement supplémentaire de près d'un milliard de dollars dans les opérations de soins de santé, il sera difficile pour le Nouveau Parti Démocratique (NPD) d'offrir des attaques crédibles étant donné que ce budget est le plus important jamais consacré aux soins de santé en Alberta.

Les sondages montrent que les questions les plus importantes pour les électeurs lors de la prochaine élection sont les soins de santé, l'abordabilité et l'économie et la relation de l'Alberta avec Ottawa. Le NPD devance le PCU sur les soins de santé, tandis que le PCU est fort sur l'économie, l'abordabilité et la lutte contre Ottawa (une tactique bien connue dont les résultats diminuent). Avec ce budget, tous les ingrédients fiscaux sont réunis pour convaincre les Albertains de la nécessité de réélire le Parti conservateur uni. Comme toujours, les campagnes sont importantes, et ce budget place certainement le PCU sur une base solide en vue des élections. Mais le chemin est encore long jusqu'au jour du scrutin.