Tendances 2022 : Affaires publiques et relations avec les parties prenantes
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Il ne fait pas de doute que 2021 a été une année politique bien occupée avec l’élection fédérale de septembre, les multiples élections provinciales et territoriales, les changements fréquents liés aux restrictions sanitaires et la COP 26.
En cette période de grandes transformations à l’aube de la nouvelle année, les gouvernements et les organisations canadiennes devront se renouveler pour s’assurer de répondre aux besoins de la population qui est préoccupée par la pénurie de main-d’œuvre, la lutte aux changements climatiques et une multitude d’autres problématiques toutes aussi importantes.
Voici quelques-unes des tendances que nos experts en affaires publiques et en relations avec les parties prenantes entrevoient pour 2022 :
Le climat politique de plus en plus toxique risque de rebuter un nombre grandissant d'électeurs
De nombreux facteurs expliquent le fait que les gens sont de plus en plus divisés de nos jours. La rapidité à laquelle on peut partager et accéder à l’information ou bien la possibilité pour les politiciens de rejoindre les masses instantanément nous ont possiblement fait atteindre un point où la capacité d’« amplifier » les messages éclipse les vrais engagements pour représenter les intérêts de la population.
La radicalisation des propos aux extrémités du spectre politique a un effet néfaste en créant davantage de méfiance dans toutes les sphères de la société – elle influence la manière dont les citoyens voient le monde des affaires, la science, les médias, et peut-être même la manière dont ils se perçoivent les uns les autres.
Ces dernières années, les démocraties occidentales ont connu une polarisation de plus en plus marquée. Elle est particulièrement forte aux États-Unis, mais le phénomène s'étend aussi au Canada. Les gens ne remettent pas seulement en question le « camp adverse », mais aussi le système en soi.
Alors que les idéologues de gauche et de droite s'affrontent, que se passe-t-il au centre du spectre politique? Les politiciens négligent-ils la majorité de l'électorat? La clé pour l'obtention d'un prochain gouvernement majoritaire au Canada pourrait être de reconquérir le centre en faisant preuve de plus de rationalité et de compromis.
Yash Dogra, directeur adjoint, Communication corporative et Affaires publiques – NATIONAL Toronto et Kevin Macintosh, vice-président principal – NATIONAL Ottawa
Les gouvernements influenceront l'avenir du modèle hybride
Alors que la pandémie de COVID-19 commence à se résorber, de nouvelles tendances émergent quant à la manière dont nous nous rassemblons physiquement et à la forme que prend la participation publique.
Nous ne sommes plus limités aux rencontres virtuelles. Nous pouvons maintenant nous rencontrer en personne, comme nous le faisions avant la pandémie.
Cet enjeu ne concerne pas uniquement les lieux de travail. C'est une question de participation publique à tous les niveaux de gouvernement, et pour les organisations de toutes tailles, y compris les associations, les syndicats et les chambres de commerce.
Mais il n'y a pas de vision commune.
Certains gouvernements ont adopté de nouveaux modèles de télétravail avec différents degrés de flexibilité, allant jusqu'à la liberté de choix totale pour les employés. Ces initiatives influenceront les nouveaux modèles dans le secteur privé et cela aura des répercussions sur les communautés, et même sur l'avenir de nos centres-villes.
Chaque modèle présente des avantages, mais l'important est de développer une « hybridité fonctionnelle » qui nous permette de promouvoir les valeurs qui nous sont chères, comme l'apprentissage par l’échange entre pairs, les principes démocratiques, le bon fonctionnement social, le dynamisme de nos communautés, le soutien à la santé mentale et l’atteinte d’une qualité de vie enviable.
Pierre Guillot-Hurtubise, vice-président principal, Affaires publiques et Acceptabilité sociale – NATIONAL Montréal et Jane Taber, conseillère spéciale – NATIONAL en Atlantique
Les valeurs continueront de devenir un moteur de développement majeur
À une époque pas si lointaine, les gouvernements évaluaient la valeur d’un projet sur la base des emplois créés et des retombées projetées. Cette ère est révolue et cette tendance risque de s’accélérer dans les prochaines années.
Dans un contexte de rareté de travailleurs, l’État ne s’intéresse plus à la quantité des emplois créés, mais à leur qualité. Et alors que s’opèrent la réconciliation avec les Premières Nations et la montée de la conscientisation environnementale, les décideurs voudront que les promoteurs aient engagé un dialogue avec ces parties prenantes.
Pour générer l’adhésion, obtenir les autorisations gouvernementales, réunir le financement requis, se positionner comme un employeur de choix ou rehausser leur notoriété, des organisations mettent à l’avant-scène leur responsabilité d’entreprise avec l’utilisation d’un acronyme de plus en plus répandu : ESG (Environnement, Société et Gouvernance).
L’entreprise ne cherche plus à convaincre les décideurs du bien-fondé d’un projet; elle signe un contrat avec la société. Soudainement, elle devient beaucoup plus qu’une entreprise. Elle devient un partenaire de confiance, une référence qui inspire et avec laquelle les gouvernements veulent s’associer.
Alexandre Boucher, vice-président, Affaires publiques – NATIONAL Québec et Tiéoulé Traoré, directeur, Relations gouvernementales – NATIONAL Ottawa
La présence accrue des autorités de santé publique aura des effets permanents
Avant le début 2020, les responsables de la santé publique n'étaient ni des figures connues ni des personnalités médiatiques. La pandémie de COVID-19 a changé la donne alors que les responsables de la santé publique, tels qu’Horacio Arruda, Theresa Tam, Bonnie Henry, Robert Strang et Eileen de Villa sont devenus des interlocuteurs de confiance presque du jour au lendemain.
La popularité des responsables de la santé publique a considérablement augmenté, tout comme leur influence sur les décisions gouvernementales.
Pendant la pandémie, les Canadiens ont rapidement pris conscience de l’importance du rôle des responsables de la santé publique pour assurer notre sécurité. Ils fournissent aux politiciens l’information scientifique nécessaire qui les guide quand vient le temps de prendre des décisions difficiles quant à l’application de mesures qui restreignent parfois les activités des Canadiens.
Malgré l’imposition de mesures parfois rigides, la plupart des Canadiens ont accepté de se faire vacciner et de suivre les protocoles sanitaires. Était-ce le résultat de l'influence des responsables de la santé publique que des politiciens? C’est possible.
Nous avons également pu constater leur influence lors des récentes élections fédérale et provinciales, au cours desquelles une majorité des gouvernements qui étaient au pouvoir durant la pandémie ont été réélus.
À l'aube de 2022, attendez-vous à ce que les responsables de la santé publique agissent davantage à titre de « conseillers de la garde rapprochée » des dirigeants, plutôt que comme étant de simples fonctionnaires.
Kevin Macintosh, vice-président principal – NATIONAL Ottawa et Jane Taber, conseillère spéciale – NATIONAL en Atlantique
Les difficultés liées à la pénurie de main-d’œuvre ne cesseront pas
La pénurie de main-d'œuvre sévit depuis des années, et la pandémie de COVID-19 n'a fait qu'aggraver la situation. Si certains secteurs sont plus durement touchés que d'autres, rares sont ceux qui sont à l'abri des difficultés liées au recrutement, et nous nous attendons à ce que ces contraintes persistent.
Une partie du problème auquel nous sommes confrontés est le vieillissement de la population canadienne. Ce changement démographique a accru notre dépendance à l'égard de l'immigration pour remédier aux pénuries de main-d'œuvre qualifiée au fil des ans, mais la diminution forcée de l’immigration en raison de la pandémie a considérablement réduit le nombre de travailleurs qualifiés disponibles. Si l'on n'y prend garde, ces pénuries pourraient accentuer la pression sur la chaîne d'approvisionnement et entraver la croissance économique au sortir de la pandémie.
Pendant la pandémie, les gouvernements se sont concentrés sur des solutions à court terme pour éviter que notre économie s'effondre. Mais maintenant que nous approchons de la fin de cette crise mondiale, nous devons commencer à envisager des solutions à long terme à la pénurie de main-d'œuvre. Plus que jamais, le secteur privé devra travailler avec les décideurs publics pour trouver des solutions à ce problème croissant.
Claire De Muns, coordonnatrice, Relations gouvernementales, et Siera Draper, coordonnatrice, Relations gouvernementales – NATIONAL Ottawa
Un engagement renouvelé en faveur de la lutte aux changements climatiques à Ottawa
L'incapacité à obtenir un mandat majoritaire pour la deuxième fois consécutive a déclenché un rééquilibrage important des pouvoirs au sein du Cabinet fédéral et a poussé le premier ministre Justin Trudeau à adopter une stratégie très ambitieuse en matière d'environnement et de réconciliation.
Cela se reflète dans la nomination de Steven Guilbeault à l'Environnement et au Changement climatique et de Jonathan Wilkinson aux Ressources naturelles. Le premier ministre a résisté à la pression de nommer M. Guilbeault au poste de ministre de l'Environnement après les élections de 2019, mais il s'est senti en bonne position pour le faire en 2021, déplaçant M. Wilkinson – un autre leader environnemental – au poste des Ressources naturelles, traditionnellement considéré comme le champion du développement des ressources au sein du gouvernement.
Les annonces de la COP 26 indiquent que le gouvernement fédéral entend accélérer sa transition écologique, en cherchant à devenir un chef de file mondial dans ce domaine.
Pour les organisations, la dynamique du pouvoir à Ottawa – qui se manifestera non seulement par l'octroi de permis et d'approbations réglementaires, mais aussi par la gouvernance et le financement des sociétés d'État – représente un risque, mais aussi un énorme potentiel.
Simon Beauchemin, directeur, Investissement et Commerce – NATIONAL Ottawa
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——— Développé par : Chefs d’équipe : Gordon Taylor Lee (NATIONAL Ottawa), Alexandre Boucher (NATIONAL Québec) Collaborateurs : Jane Taber (NATIONAL en Atlantique), Pierre Guillot-Hurtubise (NATIONAL Montréal), Claire De Muns, Kevin Macintosh, Siera Draper, Simon Beauchemin, Tiéoulé Traoré (NATIONAL Ottawa), Stephen Adler, Yash Dogra (NATIONAL Toronto)