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Faire campagne au temps de la COVID-19 : les yeux tournés vers le Nouveau-Brunswick

Bulletins de vote au Nouveau-Brunswick

Crédit photo : Élections Nouveau-Brunswick

Rédigé par
Anne McInerney

Anne McInerney

Crédit photo : Élections Nouveau-Brunswick

La semaine dernière, le Nouveau-Brunswick est devenu la première province canadienne à entrer en campagne électorale depuis le début de la pandémie de COVID-19. Considérant le nombre de gouvernements minoritaires à travers le pays et au niveau fédéral, elle ne sera sans doute pas la dernière.

Toute campagne politique carbure aux contacts humains. Les chefs tiennent des rassemblements, dévoilent leurs plateformes et prononcent des discours devant des salles combles, tandis que les électeurs peuvent rencontrer les candidats en personne et parler directement avec eux.

En raison des risques associés à la pandémie de COVID-19, le Nouveau-Brunswick devra revoir la façon traditionnelle de tenir des élections – ce qui fait en sorte que la province sera bien placée pour partager son expérience avec le reste du pays en ce qui concerne les meilleures façons de tenir une campagne virtuelle. Il n’y aura pas de poignées de main ni de bébés à prendre dans ses bras. Les candidats devront plutôt faire preuve de créativité afin de rejoindre les électeurs.

Voici quelques tendances que l’on s’attend à observer dans cette campagne, et dans celles qui suivront au cours des prochains mois à travers le Canada.

Des candidats connus

Puisque les occasions de présenter de nouveaux candidats se font rares, les partis optent des figures connues bénéficiant déjà d’un grand soutien. On verra davantage de personnalités influentes provenant du secteur privé, des syndicats, des associations et du milieu sans but lucratif, pour qui la transition sera plus facile. Mais, pour cette même raison, les députés sortants pourraient aussi avoir un avantage considérable.

L’importance du message

Dans une campagne virtuelle, le message est encore plus important qu’auparavant. Il doit être concis et accrocheur, et il doit résonner auprès des publics cibles. Il doit aussi se démarquer sur les médias sociaux, et idéalement, être facilement partageable. Et, comme toujours, il doit être authentique.

Les médias sociaux au cœur de la campagne

Les médias sociaux permettent aux candidats et aux partis de contourner le filtre des médias traditionnels et de s’adresser directement aux électeurs. Dans le cadre de cette campagne, ces plateformes remplaceront vraisemblablement les méthodes traditionnelles comme les rassemblements et le porte-à-porte.

Les candidats doivent comprendre les codes et les attentes propres à chaque plateforme et adapter leur comportement en conséquence. Malheureusement, ils devront aussi apprendre à composer avec les trolls et à répondre aux commentaires haineux.

Certains candidats maîtrisent ces plateformes et parviennent à générer des interactions qui suscitent des réactions positives, voire l’admiration. D’autres n’ont pas la même aisance, et tendent à se quereller et à s’emporter trop facilement. On peut s’attendre à ce que les médias traditionnels accordent de l’attention à des confrontations qui demeuraient normalement circonscrites dans les médias sociaux – et à voir certains candidats se faire clouer au pilori en cas de dérapage.

Une voie rapide vers le vote en ligne

La légalisation du Nouveau-Brunswick ne permet pas le vote en ligne en ce moment, et on commence déjà à se questionner au sujet des mesures qui pourraient être prises en cas de deuxième vague de la pandémie. Même si la province parvient à se rendre au jour du scrutin sans problème, on peut s’attendre à ce qu’une certaine réforme électorale résulte de cette expérience, au Nouveau-Brunswick comme ailleurs au pays. Bien que les discussions sur le vote en ligne ne datent pas d’hier, la pandémie accélérera peut-être un changement de mentalité.

Bien que ce scrutin et la campagne qui y mènera seront certainement différents, le processus démocratique sera préservé, aussi vibrant que toujours, et peut-être même amélioré en vue de futures élections.

Le Nouveau-Brunswick a l’occasion de donner l’exemple et de démontrer qu’il est possible de tenir une campagne sécuritaire, responsable et engageante tout en suivant les directives de la santé publique. Les autres juridictions ont intérêt à prendre des notes.

——— Anne McInerney était vice-présidente adjointe au Cabinet de relations publiques NATIONAL