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Biden-Harris : à quoi les organisations canadiennes doivent-elles s'attendre?

Biden-Harris : à quoi les organisations canadiennes doivent-elles s'attendre?

Crédit photo : AP Photo/Andrew Harnik

Crédit photo : AP Photo/Andrew Harnik

Maintenant que Joe Biden et Kamala Harris sont respectivement président et vice-présidente désignés, il y a beaucoup de spéculations sur le transfert de pouvoir du président sortant, Donald Trump, qui refuse toujours de reconnaître les résultats. Malgré cette incertitude, tout indique que, le 20 janvier 2021 à midi, Joe Biden devienne le 46e président des États-Unis et Kamala Harris, la première femme à occuper le poste de vice-présidente, tout en étant la première vice-présidente d’origine noire et sud-asiatique.

Les premières réactions à la victoire de Biden-Harris sont empreintes de soulagement et d’espoir. Il est vrai qu’il n’y a pas eu de vague « bleue », les démocrates ayant perdu quelques sièges à la Chambre des représentants et n’ayant pas (pour l’instant) conquis le Sénat. Biden a obtenu plus de 75 millions de voix, un record, mais Trump en a récolté plus de 70 millions, ce qui est loin d’être une raclée.

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Que pouvons-nous attendre de ce changement de gouvernement? On peut penser que le ton sera différent et qu’il y aura de nouvelles orientations politiques. La politique « America First » (L’Amérique d’abord) de Trump cédera la place à « l’Amérique ensemble », car Biden croit aux organisations internationales et aux forums multilatéraux pour faire avancer les valeurs et les intérêts américains. Les États-Unis assumeront ainsi à nouveau un rôle de premier plan dans la lutte contre les pandémies, dans la promotion du changement économique et des politiques d’égalité raciale, ainsi que dans la réponse au changement climatique.

Il y aura une plus grande prévisibilité, une plus grande inclusion et une plus grande interaction avec les alliés. Les organisations internationales – OTAN, ONU, OMS, OMC, G7, G20, Accord de Paris, etc. ̶ verront une réémergence du leadership américain.

Qu’en est-il des relations entre le Canada et les États-Unis? Nous avons un accord de libre-échange avec les États-Unis et le Mexique (ACEUM) en place depuis le 1er juillet, qui remplace l’ALENA. Cela ne changera pas sous l’administration Biden-Harris. Les récentes initiatives protectionnistes de l’administration Trump ne disparaîtront pas du jour au lendemain. Les démocrates et Biden croient autant au « Buy American » que Trump.

Là encore, on peut s’attendre à un changement de ton sous la nouvelle administration. C’en est fini de la diplomatie par les tweets! Biden connaît et respecte le Canada. Son instinct sera davantage conforme à la diplomatie traditionnelle et au développement de la relation.

Au Canada, nous devons être conscients que nos réseaux et notre diplomatie habituelle doivent s’étendre à nos relations commerciales. Les chambres de commerce, les syndicats et les associations d’affaires de part et d’autre de nos frontières communes doivent se parler régulièrement. De même, les premiers ministres canadiens, les gouverneurs américains, les sénateurs et les représentants élus doivent dialoguer, anticiper les problèmes et les questions, afin d’être des « partenaires dans les solutions ».

Nous sommes les meilleurs partenaires les uns des autres. Nous partageons des valeurs démocratiques. Nous profitons de la prospérité de chacun. Le Canada est le premier marché d’exportation pour plus de 35 États américains. Des transactions commerciales évaluées à plus de 2 milliards de dollars sont effectuées chaque jour, et plus de 400 000 Canadiens et Américains franchissent quotidiennement notre frontière commune.

Sous la nouvelle administration, nous devrions nous attendre à revenir aux paroles du président John F. Kennedy, qui a déclaré lors de sa visite au Parlement canadien en mai 1961 :

« La géographie a fait de nous des voisins. L’histoire a fait de nous des amis. L’économie a fait de nous des partenaires. Et la nécessité a fait de nous des alliés. Que nul ne tente de diviser ceux que la nature a ainsi réunis. Ce qui nous unit est de loin supérieur à ce qui nous divise. »

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Rédigé par Gordon Taylor Lee

Une nouvelle ère pour les relations canado-américaines
10 novembre 2020