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L’après COVID-19 : enjeux et opportunités pour les entreprises canadiennes

Docteur portant de l'équipement de protection médicale
Rédigé par
Camille Bélanger

Camille Bélanger

Rédigé par
Maxime Debeauvais

Maxime Debeauvais

Pour des provinces et un gouvernement fédéral habitués aux négociations farouches, iI s’agissait de construire un avion en plein vol. Comme seules les grandes crises savent le faire, la pandémie de COVID-19 a su rassembler les différents paliers gouvernementaux vers un objectif commun. Si les tensions historiques entre le gouvernement fédéral et les provinces ne disparaîtront pas pour autant, les livres d’Introduction à la gestion de crise se souviendront de cette pandémie comme une période de collaboration cordiale. Alors que les impacts à long terme de la crise commencent à peine à se dessiner, une chose est certaine : les prochaines années donneront de nombreuses opportunités aux entreprises canadiennes de se positionner comme des chefs de file dans les discussions qui les touchent. En voici quatre exemples.

1. Plus que jamais, les entreprises œuvrant dans le secteur de la santé auront intérêt à établir des liens forts avec les gouvernements provinciaux

La consternation des différents gouvernements en regard de l’ampleur de la pandémie a rapidement mis en évidence des failles existantes, dont l’absence de mécanismes institutionnels, pour lutter efficacement contre une pandémie. Cette situation de jamais-vu a créé de la confusion dans les milieux hospitaliers, ainsi que d’importantes pénuries causées par la féroce compétition et la difficulté de se procurer des équipements sur le marché international. Le défi était de taille et la rapidité de création et d’application de programmes d’aide à grande échelle était cruciale pour limiter l’impact sur le pays.

La crise aura certainement mis en valeur d’importantes failles dans les institutions publiques provinciales. C’est notamment le cas pour les résidences de personnes âgées au Québec et en Ontario. Cette situation pourrait donner une plus grande marge de manœuvre aux provinces en matière de santé publique. Que ce soit dans la gestion des stocks d’équipements de santé ou pour une possible demande d’augmentation des transferts fédéraux en matière de santé, les provinces pourront mieux se préparer, de concert avec le gouvernement fédéral, en prévision d’une seconde vague ou de l’éclosion d’autres pandémies. Cette situation est l’occasion idéale pour les entreprises de se positionner auprès des provinces pour devenir des fournisseurs incontournables et de se faire entendre sur les enjeux existants.

2. Le secteur de l’énergie, à un moment tournant dans le débat public

L’Ouest canadien a été durement touché par la forte baisse du prix du pétrole en début de crise. La pandémie aura-t-elle transformé la manière dont les provinces discuteront d’énergie? Certains y voient l’occasion d’accélérer la transition énergétique et d’investir massivement dans les énergies renouvelables. C’est d’ailleurs ce que propose l’Agence internationale de l’énergie dans son plan post-pandémie présenté en juin. Cela dit, la crise a également mis en lumière la fragilité de l’industrie pétrolière, qui représente un peu plus de 10 % du PIB canadien.

L’environnement, l’emploi et l’économie resteront évidemment des thèmes de l’heure. Mais peut-être sous une nouvelle forme : depuis le début de la crise, les réflexes de consommation évoluent, notamment en matière de commerce en ligne, de transport en commun et de télétravail. Les années à venir offriront donc aux entreprises de nombreuses occasions de se prononcer, tant auprès des gouvernements qu’au sein de tribunes publiques, et de se positionner comme acteur clé dans une discussion ouverte sur le secteur de l’énergie.

3. La traçabilité de la chaîne d’approvisionnement est devenue une nécessité

Si une nouvelle tendance a été fortement adoptée par les Canadiens ces derniers mois, c’est bien celle de la consommation locale. Que ce soit à titre personnel ou au sein de leur entreprise, les Canadiens souhaitent encourager les entreprises d’ici, et ils ont maintenant les moyens de leurs ambitions. Avec de nouvelles technologies assurant sans cesse une meilleure traçabilité des produits, la transparence de la chaîne d’approvisionnement n’a jamais été aussi essentielle pour maintenir une relation de confiance avec ses collaborateurs et ses clients.

Cette tendance a, d’autre part, été accentuée par les appels du gouvernement fédéral à autonomiser la chaîne d’approvisionnement du pays pour la production d’équipement médical. Depuis le début de la crise, plusieurs mesures ont été mises en place pour prévenir la trop grande dépendance des secteurs stratégiques envers d’autres pays. Des efforts en ce sens pourraient continuer d’être encouragés après la crise. Cette tendance pourrait être accueillie favorablement par les provinces et par la population qui adopterait l’achat local comme nouveau réflexe de consommation. Les entreprises canadiennes devront participer à ce mouvement en innovant pour permettre une meilleure traçabilité de leurs produits, ce qui assurera aux consommateurs un approvisionnement responsable, durable et local.

4. Misez sur les points communs entre les provinces pour faire avancer vos idées

L’après-crise pourrait accentuer le rôle et l’influence des gouvernements provinciaux jouissant d’une approbation populaire à la hausse. Si les désaccords entre les provinces et le gouvernement fédéral ont souvent marqué le débat public, les entreprises canadiennes devront exploiter les points de convergence entre elles, et non ce qui les sépare, pour que leurs intérêts soient entendus.

Le réseau pancanadien d’experts en affaires publiques de NATIONAL peut vous aider à aligner vos intérêts selon les contextes politiques très différents d’une province à une autre, et à mettre en place la meilleure stratégie pour vous permettre d’atteindre vos objectifs.

Avec la collaboration de Jake Enwright, directeur, Affaires publiques à NATIONAL à Ottawa

——— Camille Bélanger était chargée de projets au Cabinet de relations publiques NATIONAL

——— Maxime Debeauvais était chargé de projets au Cabinet de relations publiques NATIONAL