Allez au contenuAllez à la navigation

Une opportunité de 2000 G$ pour les entreprises canadiennes

Le président américain Joe Biden devant un wagon de train
Rédigé par
Simon Beauchemin

Simon Beauchemin

Rédigé par
Mathieu Lalonde

Mathieu Lalonde

Le 31 mars dernier, le président américain Joe Biden dévoilait l’American Jobs Plan, une initiative d’investissements en infrastructure qui s’étaleront sur les 8 prochaines années visant à donner un élan à la reprise économique. La portée et l’ambition du plan de 2000 G$ US ne sont pas sans rappeler la course à l’espace des années 1960, la construction du système d’autoroutes fédérales américaines des années 1950 ou même la mobilisation industrielle à l’époque de la Seconde Guerre mondiale.

Ceci étant dit, ce n’est pas tant l’envergure du plan qui est sans précédent, mais plutôt ses buts avoués. Élément central du plan de relance de l’administration Biden-Harris, l’American Jobs Plan ne vise pas seulement à stimuler la croissance économique, mais à le faire de manière plus équitable et plus durable. Il n’y est pas seulement question de ponts et de routes; les investissements viseront aussi à développer une économie plus verte et plus inclusive, avec des dispositions pour soutenir l’adoption de véhicules électriques, la mobilité durable et la recherche et développement sur les changements climatiques.

Le plan et les entreprises canadiennes

L’American Jobs Plan représente une occasion majeure pour les entreprises canadiennes. Il prévoit des fonds pour améliorer le transport ferroviaire de passagers et de marchandises, moderniser les réseaux de transport en commun, construire des bornes de recharge électrique, améliorer les installations portuaires et les voies navigables et investir dans les infrastructures de production énergétique; autant de secteurs dans lesquels les compagnies canadiennes possèdent une expertise et une capacité industrielle substantielles.

Malheureusement, le président Biden a clairement indiqué vouloir que les fonds publics américains soient dépensés sur des produits américains, fabriqués par des travailleurs américains. Il a d’ailleurs réaffirmé ce message lors de la dernière séance conjointe du Congrès américain.

Dans ces circonstances, comment les entreprises canadiennes peuvent-elles accaparer une part de ce nouveau marché? Les politiques « Buy America » ne sont ni nouvelles ni insurmontables. Le gouvernement canadien s’est battu (et a obtenu) des exemptions à ces mesures par le passé. Et pour les entreprises canadiennes qui persévèreront, le gain potentiel promet d’être lucratif : réussir à s’approprier ne serait-ce qu’une petite fraction de ce marché représente une occasion de croissance appréciable, ainsi qu’une chance d’augmenter leurs activités internationales. Pour ce faire, la coordination entre les gouvernements et le secteur privé demeurera la clé du succès.

Pour illustrer l’ampleur de cette opportunité : avoir accès à seulement 2 % des montants du plan réservés aux véhicules électriques représenterait 3,5 G$ US, alors qu’un accès à 2 % du budget dédié à la modernisation des réseaux de transport en commun et des services ferroviaires se traduirait par de nouvelles affaires totalisant 3,3 G$ US pour les fabricants de train, les opérateurs de réseau ferroviaire et les fabricants d’autobus électriques canadiens.

Pour les entreprises canadiennes, un succès mineur avec l’American Jobs Plan peut se traduire par des gains substantiels. De plus, de l’aide est disponible pour les organisations qui relèveront ce défi.

S’appuyer sur le réseau commercial canadien aux États-Unis

Par où commencer? Le gouvernement du Canada possède un vaste réseau de bureaux commerciaux répartis dans 15 villes couvrant l’ensemble des États américains. Chacun d’eux compte des délégués commerciaux possédant une connaissance approfondie des entreprises, des industries, de la réglementation et des marchés locaux; leur tâche est d’indiquer les meilleures occasions d’affaires aux entreprises canadiennes.

Les relations diplomatiques ne se limitent pas au niveau fédéral. Les États et les provinces coopèrent étroitement, particulièrement à l’échelle régionale. Certaines provinces maintiennent une présence officielle aux États-Unis, principalement pour soutenir le développement des affaires. Le Québec, l’Ontario, la Colombie-Britannique et l’Alberta possèdent des bureaux aux États-Unis et offrent divers programmes de soutien pour les exportateurs. Ceux qui sont habitués aux querelles entre les gouvernements fédéral et provinciaux constateront que celles-ci sont absentes au sud de la frontière; les représentants fédéraux et provinciaux travaillent main dans la main pour faire avancer les intérêts canadiens aux États-Unis.

Une fois que la situation sanitaire sera maitrisée, nous pouvons nous attendre à ce que le Service des délégués commerciaux du Canada et ses homologues provinciaux relancent les missions commerciales fréquentes et bien organisées qu’ils avaient l’habitude d’organiser jadis. Les missions commerciales demeurent l’une des façons les plus efficaces de développer de nouveaux marchés d’exportation. De plus, il existe divers programmes de soutien aux entreprises canadiennes qui planifient l’expansion de leurs ventes à l’étranger.

Savoir à quelle porte cogner

Le Canada fait peut-être partie du G7, mais il peine à se classer sur la liste des dix économies mondiales les plus importantes. À l’ère des mégacorporations évaluées à plus de 1000 G$), les compagnies canadiennes ne peuvent espérer atteindre une taille critique qu’en prenant de l’expansion à l’extérieur de leur marché domestique. Et malgré l’importance de développer des liens commerciaux avec l’Asie et les économies émergentes, les États-Unis constituent toujours la principale voie d’accès vers l’expansion internationale.

Malgré tout cela, il n’est pas toujours facile de maintenir une visibilité auprès des décideurs, autant à Ottawa qu’à Washington. Un engagement soutenu auprès des gouvernements fédéral et provinciaux peut permettre à votre entreprise d’accéder à des occasions d’affaires lucratives dans l’un des plus importants marchés mondiaux.

Contactez nos experts en affaires publiques et en relations gouvernementales pour en apprendre davantage sur la façon dont nous pouvons aider. Nous avons l’expertise et la portée pour vous aider à comprendre les multiples facettes des relations canado-américaines.

——— Mathieu Lalonde était conseiller principal au Cabinet de relations publiques NATIONAL

——— Simon Beauchemin était directeur principal, Investissement et Commerce au Cabinet de relations publiques NATIONAL

Suivant

Rédigé par Gordon Taylor Lee

Parlons affaires : le prochain chapitre des relations canado-américaines
25 janvier 2021