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Carte de l'Ontario

L’Ontario demeure un champ de bataille clé pour l’élection de 2019. Rien n’est encore joué, mais nous pouvons être certains que les débats s’enflammeront au cours des prochains mois. Voici quelques-uns des enjeux baromètres en début de campagne.

Les attaques personnelles auront-elles le dessus sur les enjeux locaux?

Qu’il s’agisse de Jean Chrétien qui a eu le dessus sur Stockwell Day et son jet-ski, ou de Stephen Harper qui s’est débarrassé coup sur coup de Stéphane Dion et de Michael Ignatieff, ce sont les chefs qui ont le plus grand impact sur les campagnes, et c’est encore vrai pour la prochaine élection fédérale. Mais en ce qui concerne l’Ontario, le leader qui importe le plus aujourd’hui est Doug Ford.

Faire campagne contre le premier ministre ontarien a été la tactique de choix des libéraux depuis son élection. Les libéraux n’ont raté aucune occasion d’associer Andrew Scheer aux problèmes de relations publiques de Doug Ford, et de le dépeindre comme un « junior » aux côtés de chefs conservateurs plus en vue comme Ford et le premier ministre albertain Jason Kenney.

Cette tactique s’est avérée efficace jusqu’à présent. Frank Graves d’EKOS et Quito Maggi de Mainstreet Research ont tous deux tweeté récemment que leurs sondages nationaux, qui donnaient jusqu’alors une avance considérable aux conservateurs, étaient maintenant dans la marge d’erreur. En Ontario, cela signifie une avance de 10 à 15 points pour les libéraux, renforçant les chances de Trudeau de former à tout le moins un gouvernement minoritaire.

L’environnement et l’énergie continueront-ils à diviser?

Les enjeux environnementaux et énergétiques demeurent un élément central de la trame qui déterminera comment les Ontariens vont voter en octobre, particulièrement à travers l’opposition ferme de Scheer et de ses supporters provinciaux aux mesures fiscales sur le carbone. Bien que les Ontariens ne soient pas aussi directement touchés par ces mesures que les Albertains et les Britanno-Colombiens, les questions liées à la dégradation de l’environnement et au fardeau fiscal ont suscité de vives réactions et des changements dans les sondages au cours des derniers mois.

Les déboires internationaux auront-ils des impacts au pays?

Le gouvernement libéral a eu de la difficulté à maintenir l’appui des deux plus grandes communautés ethnoculturelles de l’Ontario. Bien que l’appui des Canadiens d’origine chinoise soit traditionnellement dispersé dans l’ensemble de l’éventail politique, les défis diplomatiques du gouvernement avec la Chine donneront peut-être à Scheer la possibilité de rejoindre les électeurs canadiens d’origine chinoise des banlieues du Grand Toronto comme Markham et Richmond Hill, qui étaient de nouveaux terrains fertiles pour les conservateurs provinciaux lors des dernières élections.

De même, le voyage en Inde de Trudeau a attiré l’attention pour les mauvaises raisons et a généré des conversations négatives dans les médias, suscitant un certain ressentiment au sein de la communauté sud-asiatique. Étant donné l’importance de la population électorale dans la région du Grand Toronto et dans d’autres centres urbains comme Ottawa, le corridor Kitchener-Waterloo-Cambridge et London, les Canadiens d’origine sud-asiatique seront certainement attentifs au comportement des leaders fédéraux.

Les libéraux rallieront-ils les électeurs autour de l’assurance-médicaments et du contrôle des armes à feu?

C’est probablement cette volatilité qui a incité Trudeau et son Cabinet à mettre en œuvre, en juin dernier, deux politiques clés susceptibles d’être très populaires auprès des Ontariens : un régime national d’assurance-médicaments et une interdiction des armes de poing. La promesse d’un régime national d’assurance-médicaments transcende les lignes de parti, les régions et les groupes d’âge, et permet aux libéraux de rejoindre des électeurs qui ne les auraient peut-être pas considérés comme une option sérieuse en octobre. De même, l’interdiction des armes de poing s’adresse directement aux électeurs des grandes villes, qui sont préoccupés par la violence dans leur milieu de vie.

Les résultats dépendront de la façon dont Andrew Scheer et Jagmeet Singh répondront aux politiques actuelles de Trudeau et à celles de son programme. Bien que Scheer ait critiqué activement les décisions du premier ministre, Singh a été beaucoup moins visible – un problème pour Scheer, car les visées conservatrices dépendent en partie du fractionnement des votes entre partisans libéraux et néo-démocrates.

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——— Ali Salam était vice-président principal, Affaires publiques au Cabinet de relations publiques NATIONAL

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Rédigé par Alexandre Boucher

Luttes régionales : Québec
18 juillet 2019