Allez au contenuAllez à la navigation

Un quotidien plus si typique : comment la COVID-19 changera-t-elle les habitudes des Canadiens?

Un quotidien plus si typique : comment la COVID-19 changera-t-elle les habitudes des Canadiens?
Rédigé par
Doris Juergens

Doris Juergens

Sixième semaine de confinement pour moi. Avant la COVID-19 et le télétravail, j’attrapais généralement un train de banlieue tôt pour me rendre au travail, me tenant normalement dans la foule près de la sortie, puis je me rendais dans mon bistrot préféré (Café Myriade) récupérer un café ou une pâtisserie à emporter. Je m’installais parfois à l’une de ses minuscules tables pour vérifier mes courriels avant de me rendre au bureau, si tous les sièges n’étaient pas déjà occupés pour des réunions d’affaires.

Tôt le matin, les ascenseurs de notre immeuble de bureaux étaient peu fréquentés, mais, à partir de 8 h 30, l’espace était compté. Dans nos bureaux, une file d’employés se pressaient à la machine à café (merci Keurig Dr Pepper!) et je pouvais m’arrêter et discuter avec des collègues ou parcourir les journaux mis à la disposition de tous.

Nos salles de réunion étaient toujours très occupées, car nous avons un environnement de travail très collaboratif. Il y avait également les déjeuners-conférences le midi dans les grands hôtels du centre-ville, où nous étions souvent une dizaine de collègues et clients tassés autour de l’une des douzaines de tables pour écouter un conférencier, ainsi que des réunions avec des clients et des événements d’affaires ou pro bono en fin de journée.

Selon le jour de la semaine, après ma journée de travail, je me rendais au yoga ou sur les courts de tennis de mon club, et parfois, nous prenions une bière ensemble après le match. À l’occasion, j’allais voir une exposition d’art ou au musée ou encore dîner avec des amis dans un restaurant animé du centre-ville.

Aujourd’hui, le simple fait de penser à ce qui était une journée « typique » me rend non seulement nostalgique, mais me porte également à me demander dans quelle mesure cela ne sera plus « typique ». Autant je suis prête à courir sur un court de tennis quand les matchs reprendront, autant je réfléchirai à deux fois avant d’assister à un événement dans un stade. Je ne serai plus agglutinée près de la porte du train. Je ne me tiendrai plus aux mains courantes des escaliers mécaniques et j’éviterai d’ouvrir les portes, si possible. Mais j’espère sincèrement que le Café Myriade aura survécu à la crise et rouvrira ses portes, tout comme la plupart des autres petits magasins et cafés locaux que je fréquentais. Chez NATIONAL, nous serons toujours là pour aider nos clients à faire la transition.

Pour anticiper ce à quoi pourrait ressembler la « nouvelle normalité », j’ai contacté nos amis de Léger pour demander aux Canadiens quels comportements ils envisageaient de maintenir après la crise de la COVID-19. Voici quelques-unes des principales réponses d’une enquête menée du 17 au 19 avril auprès de 1 504 Canadiens :

Achat local

Au total, 53 % prévoient de continuer d’acheter « local » pour soutenir l’économie de proximité. Les entreprises du Québec et du Canada atlantique devront vraiment démontrer leurs origines locales, car 61 % des Québécois et 70 % des gens des provinces de l’Atlantique prévoient de soutenir leurs entreprises locales.

Voyages longue distance

Le local est aussi un mot d’ordre pour le tourisme : 21 % des Canadiens (28 % des Québécois) prévoient d’éviter les voyages longue distance. C’est vrai dans tous les groupes d’âge, des jeunes aux plus âgés. Une nouvelle mitigée pour les compagnies aériennes ou les voyagistes, car ils pourraient toutefois bénéficier d’une demande accrue pour des destinations plus proches de chez eux.

Distanciation sociale

Après des semaines de confinement, les gens ont soif de contacts humains. Près de 43 % envisagent de passer plus de temps avec leurs amis et leur famille. Les jeunes de 18 à 34 ans, en particulier, rechercheront leurs amis (48 %). Ces derniers seront également moins susceptibles d’éviter les rassemblements : alors que deux jeunes répondants sur dix (21 %) déclarent qu’ils éviteront les lieux surpeuplés comme les événements sportifs, les concerts et les festivals, chez les 55 ans et plus, deux fois plus (38 %, soit près de quatre répondants sur dix) prévoient d’éviter les foules. Les organisateurs d’événements qui ciblent ce groupe devront être très vigilants quant aux mesures de distanciation sociale pour convaincre leur public de se présenter.

Dépenses non essentielles

Détaillants, méfiez-vous! Un tiers (32 %) des Canadiens toutes régions confondues (35 % des femmes; 39 % des 18 à 34 ans) affirment qu’ils réduiront les dépenses pour des articles non essentiels. Notre ère d’hyperconsommation achèverait-elle, alors que les Canadiens, en particulier les jeunes générations, entendent réduire leurs dépenses non essentielles? Et comment définirons-nous ce qui est « essentiel » de ce qui ne l’est pas ?

Achats en ligne

Alors que de nombreux détaillants se sont empressés de mettre l’achat en ligne à la disposition de leurs clients pendant la crise de la COVID-19, seuls 11 % des Canadiens ont déclaré préférer les achats en ligne aux achats directs en magasin après la COVID-19. Même s’ils sont un peu plus nombreux, les 18 à 34 ans sont aussi seulement 15 % à choisir l’achat en ligne.

S'équiper pour les crises

28 % des Canadiens déclarent vouloir s’assurer que leur maison sera équipée pour faire face à des crises semblables à l’avenir. C’est particulièrement vrai chez les 35 à 54 ans (les plus susceptibles d’être propriétaires), et 34 % chercheront à faire des modifications en conséquence. L’industrie de la construction résidentielle répondra-t-elle à la demande d’espaces de bureaux dans les maisons neuves et les condos?

Travail à distance

Le travail à distance ne semble pas particulièrement attrayant : seuls 11 % des répondants ont déclaré souhaiter continuer de travailler à domicile si leur employeur le permettait. Cependant, si vous avez un grand nombre d’employés de 18 à 34 ans, vous voudrez peut-être faire preuve de plus de flexibilité, puisque 19 % d’entre eux aimeraient faire du télétravail.

Bien qu’un sondage ne soit qu’un instantané dans le temps et que les Canadiens n’aient peut-être pas encore pleinement réfléchi à leurs intentions, ces résultats augurent des changements importants dans le comportement des consommateurs dans un avenir rapproché. Les modèles d’entreprise et la politique gouvernementale pourront-ils s’adapter en conséquence? Seul le temps nous le dira. Deux choses sont sûres : chez NATIONAL, nous serons là pour aider nos clients à faire la transition vers la « nouvelle normalité » et peut-être même pour leur permettre d’en tirer parti… et je serai de retour dans le train pour me rendre au bureau!

——— Doris Juergens était associée et vice-présidente nationale, Stratégie au Cabinet de relations publiques NATIONAL