Élection fédérale 2021 : place au premier débat francophone sur les ondes du réseau TVA
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Lancé en 2012, le « Face-à-Face » TVA a rapidement marqué les différentes campagnes électorales par son style qui favorise les confrontations directes entre les chefs de partis.
Se déclinant habituellement en quatre thèmes liés à l’actualité, les échanges sont dirigés par l’emblématique chef d’antenne du réseau TVA Pierre Bruneau. S’axant sur des questions que les Québécois se posent en vue du scrutin à venir, le rythme soutenu et les échanges intenses créent une ambiance effervescente qui peut, à tout moment, mettre un chef de parti dans l’embarras après une déclaration maladroite ou une réponse douteuse.
Lors de sa première diffusion dans le cadre d’une élection fédérale, en 2015, le rendez-vous télévisuel avait permis à Justin Trudeau et à Gilles Duceppe de marquer des points importants au Québec et de hausser leurs appuis dans les différents sondages menés dans les jours qui ont suivi l’événement. La performance inattendue du chef libéral lui a permis d’obtenir une majorité de sièges au Québec pour la première fois en 15 ans. Quant à celle du dirigeant bloquiste, elle a favorisé l’élection de plusieurs de ses députés après l’élection difficile de 2011, faisant passer leur représentation de 2 à 10 députés à la Chambre des communes.
En 2019, le « Face-à-Face » avait donné des ailes au chef bloquiste Yves-François Blanchet en pleine remontée. À l’inverse, il s’était avéré fatal pour le leader conservateur Andrew Scheer qui avait cafouillé en répondant à une question sur l’avortement dès le début du débat, privant ainsi ses troupes de gains potentiels au Québec et laissant entrevoir une ambiguïté fort coûteuse sur une question qui résonna rapidement partout au Canada à la suite du débat.
En prévision de l'édition 2021 du « Face-à-Face » TVA qui se déroulera le jeudi 2 septembre 2021, nous avons préparé un compte rendu des principaux objectifs de chacun des chefs pour ce premier débat :
Justin Trudeau (PLC)
M. Trudeau a encore de la difficulté à convaincre les électeurs canadiens de la nécessité de tenir ces élections. Ses engagements électoraux visent les familles, les aînés et les jeunes et représentent des dépenses supplémentaires importantes.
Le Parti libéral sent que le Parti conservateur et le Bloc commencent à le talonner dans un nombre grandissant de circonscriptions libérales au Québec et à l’échelle nationale. M. Trudeau doit viser une victoire nette dans le cadre de ce premier débat en français pour remettre sa campagne sur des rails victorieux.
Erin O’Toole (PCC)
M. O’Toole a connu un bon début de campagne, mais, comme c’est trop souvent le cas au Parti conservateur, les déclarations passées de candidats mettent leur chef dans l’embarras et lui font perdre un temps précieux. D’autant plus que ces déclarations sont à l’opposé des consensus et valeurs du Québec.
M. O’Toole a réussi à marquer des points grâce à son contrat avec le Québec et doit poursuivre sur cette lancée s’il espère devancer M. Trudeau. Une performance convaincante à ce premier débat francophone pourrait insuffler un vent de confiance supplémentaire à ses troupes pour les mener à une campagne victorieuse.
Jagmeet Singh (NPD)
M. Singh a réalisé un bon coup en ramenant Ruth Ellen Brosseau comme candidate dans Berthier—Maskinongé. Cependant, il s’agit de la seule visibilité de taille que le NPD a obtenue au Québec depuis le déclenchement de l’élection.
Les néo-démocrates doivent convaincre les Québécois qu’ils partagent les mêmes valeurs et priorités politiques qu’eux et que le parti peut bien les représenter à Ottawa. Il s’agit d’une commande de taille.
Yves-François Blanchet (BQ)
M. Blanchet avait la voie grande ouverte pour augmenter l’appui au Bloc et son nombre de députés, mais son appui en faveur du troisième lien de Québec et son interpellation impolie de M. O’Toole ont ralenti son élan.
Redoutable débatteur quand il réussit à garder son calme, M. Blanchet sera assurément la cible de critiques du Parti conservateur et du Parti libéral. Il devra retrouver ses repères de la campagne 2019 et éviter de paraître arrogant au cours de ce débat.
Consultez notre section spéciale Élection fédérale 2021 pour retrouver les plus récentes perspectives de nos experts.
——— Guillaume Normandin était conseiller au Cabinet de relations publiques NATIONAL
——— Guillaume Fillion était directeur, Affaires publiques au Cabinet de relations publiques NATIONAL