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Élection fédérale 2021 : l’audition ultime

Musée canadien de l'histoire

Après le débat en français diffusé par Radio-Canada, la table est mise pour le moment qui sera sans doute le plus important de cette campagne : le seul débat en anglais, une occasion unique pour les partis fédéraux de consolider leurs appuis et de convaincre les électeurs indécis.

Alors que les conservateurs et les libéraux sont au coude à coude, le débat à venir va probablement donner un avantage au vainqueur éventuel. En revanche, si les deux principaux candidats, Erin O'Toole et Justin Trudeau, n'impressionnent pas, il sera encore plus difficile de prédire le résultat de cette élection.

L'équipe de NATIONAL a préparé un résumé des objectifs de chaque parti en vue du seul débat en anglais de la campagne :

Parti libéral : réussir à déployer sa stratégie

Justin Trudeau a passé la première moitié de la campagne sur la défensive, ses adversaires ayant réussi à convaincre l'électorat qu'une élection n'était pas nécessaire. Les libéraux ont perdu leur confortable avance en se démenant pour trouver une raison valable d'envoyer les électeurs aux urnes. Maintenant que les conservateurs connaissent quelques difficultés, M. Trudeau peut enfin passer à l'offensive, en faisant valoir que son gouvernement a encore beaucoup à accomplir et que les conservateurs de 2021 sont encore très attachés à l'idéologie des années Harper.

Parti conservateur : maintenir le cap et reprendre le contrôle de la trame narrative

Le virage audacieux d'Erin O'Toole vers le centre, marqué par un intérêt manifeste pour la classe ouvrière, a porté ses fruits jusqu'à présent. Cependant, des volte-face sur des questions telles que l'aide médicale à mourir, l'interdiction des armes à feu et la vaccination obligatoire des fonctionnaires fédéraux ont récemment ébranlé sa campagne, ce qui a permis aux libéraux de profiter de l'occasion pour marquer des points sur ces enjeux. M. O'Toole doit mettre fin à ces spéculations de façon convaincante – et se concentrer sur son message final avant le 20 septembre, jour de l'élection – tout en recentrant son argumentaire sur le thème qui lui a donné un élan en début de campagne : un gouvernement conservateur défendra les intérêts des travailleurs.

Nouveau Parti démocratique : mobiliser l’électorat urbain

La victoire de Jagmeet Singh dans la course au leadership en 2017 a été perçue comme une occasion de courtiser les électeurs des centres urbains et ceux issus des minorités ethniques. Cela n'a pas encore donné de résultats. L'élection de 2019 au cours de laquelle le parti a perdu des sièges en est un exemple. Si les efforts initiaux du parti se sont avérés infructueux, les sondages actuels révèlent toutefois que le NPD pourrait ravir certains sièges dans les régions de Toronto et Vancouver. Fort d'une base de membres loyaux qui ont fait preuve de patience jusqu'à présent, mais qui ont maintenant besoin de voir des résultats concrets, il est temps pour M. Singh de passer à l'action et d'aller chercher ces segments cruciaux de l'électorat. Sinon, M. Singh et son parti risquent de perdre des appuis au profit des libéraux à l'approche des élections.

Bloc québécois : éviter de trop prendre ses aises

Il est peu probable que le débat en anglais fasse autant de vagues au Québec que les débats en français organisés par TVA et Radio-Canada. Néanmoins, Yves-François Blanchet devra veiller à ne pas faire d'erreur qui pourrait compromettre la position actuelle du parti. Les Québécois détestent être tenus pour acquis et seraient prompts à quitter le navire si la confiance de Blanchet le poussait à commettre un impair ou à lever le poing (un symbole qui continue de hanter le Parti Québécois à ce jour).

Parti vert : marquer de premiers points

Le Parti vert a essentiellement fait les manchettes pour toutes sortes de mauvaises raisons. Qu'il s'agisse des querelles constantes entre la chef Annamie Paul et diverses factions de son propre parti ou de son appui accidentel à la plateforme environnementale des libéraux, les verts ont essentiellement fait preuve d'un amateurisme qui ne cadre pas du tout avec la rigueur attendue d’un gouvernement. De plus, Annamie Paul n'a pas encore quitté Toronto pendant la campagne électorale de 2021 et s'efforce de remporter sa circonscription du centre-ville de Toronto contre un député libéral sortant. Tout porte à croire qu'elle ne mène pas une campagne nationale et que les verts mènent essentiellement une série de courses locales et régionales. Toutefois, une bonne performance lors d'un débat national pourrait donner à Mme Paul une impulsion qui lui permettrait enfin de faire valoir ses qualités de leader. Et alors que la question de la lutte aux changements climatiques n’a pas encore marqué l’élection 2021, elle a l'occasion de questionner les chefs des autres sur leurs intentions et de faire valoir que le Parti vert propose le plan le plus complet pour lutter contre les changements climatiques. La tâche sera ardue, mais il s'agit d'une occasion majeure.

En route vers la ligne d'arrivée du 20 septembre

La table est mise pour la dernière ligne droite de la campagne. De nombreux sondages nationaux montrent que les conservateurs et les libéraux sont presque à égalité.

Qui présentera les meilleurs arguments aux Canadiens? Maintenant que la fête du Travail et la rentrée scolaire sont derrière nous, comment la campagne va-t-elle se dérouler dans les dernières semaines de la campagne?

NATIONAL suivra le dossier de près.

Consultez notre section spéciale Élection fédérale 2021 pour retrouver les plus récentes perspectives de nos experts.

——— Tiéoulé Traoré était directeur, Relations gouvernementales au Cabinet de relations publiques NATIONAL